Nokia veut supprimer un tiers de ses effectifs
Les sites de Lannion et de Nozay, consacrés à la recherche sur la 5G, sont directement visés.1 233 emplois sont concernés
L’équipementier télécoms finlandais Nokia, qui veut « réduire ses coûts », a annoncé, hier, la suppression en France de 1 233 emplois de sa filiale Alcatel-Lucent, soit un tiers des effectifs de cette entreprise dans l’Hexagone. Le groupe prévoit de supprimer 402 postes à Lannion (Côtes-d’Armor) et 831 à Nozay (Essonne), au cours de l’année 2021, ont précisé Bernard Trémulot (CFDT) et Frédéric Aussedat (CFE-CGC), à l’issue d’un comité social et économique (CSE) central.
« C’est une catastrophe », a dénoncé Bernard Trémulot. « Ce sera le quatrième plan de licenciements collectifs depuis que Nokia a racheté Alcatel-Lucent début 2016. Pour le monde “d’après”, Nokia ne change rien », a protesté dans un communiqué l’intersyndicale CFDT, CFECGC, CGT et CFTC d’Alcatel-Lucent. Et « à chaque plan social, les conditions de départ se détériorent », a critiqué Frédéric Aussedat. Nokia doit « améliorer très significativement » son plan, a déclaré le ministère de l’Économie dans la foulée de cette annonce. Une source à Bercy a indiqué que le gouvernement allait travailler avec les salariés d’Alcatel-Lucent pour faire à Nokia des contre-propositions. Pour supprimer ces postes, Nokia prévoit un plan de départs volontaires et « des solutions de reclassement », a précisé la direction dans un communiqué. Les emplois supprimés vont concerner des postes de recherche et développement (R & D), ainsi que des fonctions support, selon la direction et les syndicats. « Ils attaquent la R & D, suppriment des postes en R & D 5G, c’est incompréhensible », a considéré le délégué CFDT du site, qui craint « une condamnation » à terme du site de Lannion, où travaillent près de 770 personnes aujourd’hui contre « plus de 2 000 à la fin des années 1990 ».
« Réduction des coûts »
A Nozay, sur le site Paris-Saclay, Alcatel-Lucent emploie environ 2 870 salariés actuellement, selon la direction. Ces suppressions de postes s’inscrivent « dans le cadre d’un plan mondial de réduction des coûts » lancé fin 2018, indique Nokia, qui veut « intensifier ses efforts pour améliorer sa compétitivité et garantir sa performance à long terme », « dans un contexte de marché où la pression sur les coûts demeure très importante ».
Trois autres filiales françaises, Radio Frequency Systems (RFS, 170 salariés), Nokia Bell Labs France (NBLF, 200 salariés) et Alcatel Submarine Networks (ASN, 1 000 salariés), « demeurent en dehors du périmètre de ce projet », ajoute la direction. La filiale Iris Télécommunication (120 salariés en France) est aussi épargnée, a précisé une porteparole du groupe.