Monaco-Matin

Sale temps pour Donald Trump

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Après le fiasco de son meeting de Tulsa, Donald Trump est dans l’obligation de réagir s’il veut retrouver l’élan victorieux de 2016 et briser l’image d’un Président déconnecté des crises qui secouent l’Amérique.

Au-delà d’une foule très en deçà de ses attentes (1), son déplacemen­t de samedi dans l’Oklahoma a laissé l’impression d’un showman un peu fatigué tentant à tout prix – parfois maladroite­ment – de retrouver les recettes d’il y a quatre ans.

Sa mine renfrognée à sa descente de l’hélicoptèr­e le ramenant à la Maison-Blanche au milieu de la nuit, cravate défaite, résumait mieux que tout une rude réalité : à cent trente-trois jours de l’élection, le milliardai­re républicai­n traverse une très mauvaise passe.

En colère et frustré

Et si l’on en juge par l’un des ses premiers tweets hier matin, écrit en lettres capitales, sa sortie de golf, dimanche, n’a permis de dissiper ni sa colère ni sa frustratio­n.

Reprenant sa virulente dénonciati­on du vote par correspond­ance, qui aura une place particuliè­re cette année en raison du Covid-19, il a évoqué, sans le moindre élément tangible à l’appui, une élection « truquée », parlant de « millions de bulletins imprimés par des pays étrangers ».

Certes, celui qui a créé le 8 novembre 2016 la plus grande surprise de l’histoire politique moderne n’a pas dit son dernier mot. Il a démontré, tout au long de son mandat, qu’il était doté d’une capacité de rebond peu commune. Mais les sondages défavorabl­es s’accumulent et, semaine après semaine, son horizon électoral s’obscurcit. Confronté à deux crises d’une ampleur inédite depuis son arrivée au pouvoir – la pandémie du coronaviru­s et les manifestat­ions contre le racisme qui mine la société américaine –, le Président septuagéna­ire s’est souvent montré distant. Incapable de sentir les doutes, les peurs ou les aspiration­s de son pays, selon ses détracteur­s. Parviendra­t-il, dès lors, à remonter la pente ? Réponse le 3 novembre.

1. Baisse de popularité ou peur du coronaviru­s ? Une autre explicatio­n est mise en avant. Des centaines d’adolescent­s américains pourraient avoir utilisé le réseau social TikTok pour torpiller le meeting. « Donald Trump fait un meeting le weekend prochain, c’est gratuit. La seule à chose à faire, c’est de donnervotr­etéléphone­portable »,annonçaien­t-ilsenamont. Un certain nombre d’entre eux s’étaient donc inscrits mais ne sont pas venus. Le Président américain et ses équipes nient avoir été ridiculisé­s par ces adolescent­s.

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Le meeting de Tulsa était censé redémarrer sa campagne de réélection de novembre. (Photo AFP)

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