Agresseur sexuel rue Saint-Philippe :  mois de prison

Hilmi Aboulkacem, 20 ans, vit habituellement en Italie mais il a décidé de venir passer quelques jours à Nice. Une escapade qui lui a valu, jeudi, dix mois de prison à exécuter sur-le-champ et une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

Le 27 mai, vers 22 h 30, il a poursuivi de ses assiduités une étudiante, de la promenade jusqu’à la rue Saint-Philippe, lui a posé des questions indiscrètes, lui a caressé les fesses avant qu’elle se réfugie dans son appartement, terrorisée. L’agresseur a alors attendu pendant vingt minutes devant l’immeuble, ce qui laissera le temps à la jeune femme de le prendre en photo. Un élément essentiel pour la suite de l’enquête de police.

« Je me sens coupable »

Les sanglots à la barre de la victime démontrent, s’il en était besoin, le profond traumatisme de la jeune femme : « J’ai eu très peur et je me sens coupable », confie-t-elle aux magistrats du tribunal correctionnel. «Elleest suivie par une psychologue de l’université. Elle n’a pas pu passer une partie de ses examens et cherche désormais à déménager », souligne son conseil, Me Bettina Boustani

La procureure Clotilde Ledru-Tinseau rassure la jeune victime : « Vous n’êtes coupable de rien. » La magistrate du parquet fustige en revanche le comportement « inquiétant » d’un homme, porteur d’un couteau, qui a repéré sa proie avant de passer à l’action : «Ilnevoitpaslafemmequi passe, il ne voit que l’objet. »

Rosa, une quadragénaire, l’accuse également de gestes déplacés la nuit précédente. Mais l’attitude de cette autre victime pose question. Alors qu’elle a déclaré, lors de son dépôt de plainte, ne pas connaître l’individu, il apparaît qu’elle a menti, qu’elle lui a donné son numéro de téléphone, qu’ils ont longuement échangé. Hilmi Aboulkacem dit qu’elle lui a donné rendez-vous à 2 heures du matin. Il a d’ailleurs décrit par le menu l’appartement de la plaignante. Pour cette seconde affaire, le doute profite au prévenu.

La procureure ne soutient pas l’accusation. Elle requiert néanmoins contre lui 18 mois de prison dont six avec un sursis probatoire pendant trois ans. En défense, Me Franck Chouman affirme que son client, « inconnu de la justice » , a honte de son comportement vis-à-vis de l’étudiante : « L’alcool l’a désinhibé mais ce n’est pas un prédateur qui maraude le soir. » L’avocat plaide la relaxe et l’obtient en ce qui concerne l’atteinte sexuelle dont se plaignait Rosa.