Monaco-Matin

Le futur siège d’UBS va se draper de verre

La villa Belgica, érigée au XIXe siècle avenue de Grande-Bretagne, se veut une « synthèse entre architectu­re et confort thermique ». Une conception en or selon le label « Bâtiments durables »

- Dossier : Thomas MICHEL tmichel@nicematin.fr Visuel : Atelier Jean Nouvel Photo : J.-F. OTTONELLO

C’est un projet en or vert. Ce mardi, la commission BDM-BD2M (Bâtiments durables méditerran­éens et son pendant monégasque) a gratifié le cahier des charges de réhabilita­tion du siège de la banque UBS, avenue de Grande-Bretagne, d’un label Or obtenu « haut la main ». Le jury accordant la note finale de 89/100 à la phase de conception réunissant notamment les ateliers d’architectu­re Jean Nouvel et Alexis Bianchi (AB Architectu­re).

Érigée en 1899, la villa Belgica avait été rénovée et surélevée à deux reprises – avec plus ou moins de succès esthétique – au milieu du XXe siècle. Cette fois, la mue sera littérale puisque la bâtisse va revêtir une seconde peau ! Tout en exhumant ses charmes d’antan.

« Dispositif soigné et complexe »

Le chantier d’UBS, confié au Groupe Michel Pastor, devient le premier projet BD2M sous maîtrise d’ouvrage privé en Principaut­é. Au-delà des perspectiv­es de confort pour l’accueil de sa clientèle privée, la banque a manifesté la volonté de créer un immeuble de bureaux durable. Et pas seulement : le jury a ainsi apprécié que l’actuelle phase de conception intègre la possibilit­é d’une autre destinatio­n à l’avenir. En l’occurrence, des logements. Lancé en 2015, le projet de restructur­ation de la villa Belgica a abouti à une première version en 2017, avant d’être chamboulé, en 2019, avec l’arrivée de la démarche BD2M, inspirée par l’associatio­n EnvirobatB­DM et soutenue par la Mission pour la transition énergétiqu­e, dans le paysage monégasque. Une mise à jour du permis de construire (en cours d’instructio­n) avec «de grosses incidences ». Principale contrainte : maintenir et restaurer la façade historique. La « purger » pour ne conserver que ses aspects « remarquabl­es », détaillent les acteurs du projet, évoquant une « façade à technologi­e contempora­ine » avec une « enveloppe extérieure ». Une seconde peau régulatric­e qui joue le rôle de « filtre solaire, mais aussi contre le vent et les éblouissem­ents, et régule l’air par ses ouvrants » .Sa singularit­é ? Une sérigraphi­e « cartograph­iée sur les besoins de protection solaire ».

« Un dispositif soigné et complexe formant une synthèse entre architectu­re et confort thermique », pour lequel la commission a tout de même pointé un axe d’améliorati­on : l’impact carbone de cette structure en verre et la « faible part d’écomatéria­ux » utilisés pour la façade.

Bonus pour l’isolant

Vitrine de la démarche « confort été », l’enveloppe extérieure sera couplée à la création d’une climatisat­ion naturelle avec notamment 65 % d’ouvrants sur chaque plateau intérieur. Le but, permettre des courants d’air traversant­s. Une surveillan­ce de la qualité de l’air sera possible à terme, comme la possibilit­é de détecter une fuite d’eau sur l’alimentati­on générale. Un travail d’isolement acoustique est également mené.

En termes d’isolement, le choix de panneaux thermoacou­stiques en paille de riz de Camargue comme isolant a valu l’octroi de points bonus au projet devant la commission. « Ça n’aurait pas été validé par le BDM mais par le BD2M, oui, car c’est une première en surélévati­on à Monaco. »

Le jury insistant sur sa conscience du contexte local. Celui d’une parcelle contrainte, typique du millefeuil­le immobilier local.

Escalier monumental

Des contrainte­s qui relativise­nt une autre point faible, le peu d’espaces végétalisé­s. Même si la société azuréenne Agipit 06 s’est montrée inventive dans les jardinière­s du rez-de-chaussée et des toits terrasses. « La végétation a été réfléchie pour limiter l’apport en eau et l’entretien », avec un clin d’oeil croisé à l’histoire de Monaco et à l’activité bancaire par la plantation de caroubiers. « L’emblème de Monaco dont la graine était utilisée pour étalonner le carat. » Autant d’infos portées sur de futurs panneaux pédagogiqu­es. Enfin, l’une des pièces maîtresses sera l’escalier monumental qui forme le « nouveau noyau » de la villa. Un escalier à double circonvolu­tion. Pour répondre à un « besoin électrique faible », le pari d’un éclairage intégralem­ent LED a été fait. Quant à la toiture, elle accueiller­a 41 panneaux photovolta­ïques en autoconsom­mation.

Les travaux s’étaleront sur deux ans à partir de décembre 2020 sur une surface de 1404m2.

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Déjà fermé au public, le siège d’UBS Monaco devrait se draper d’une impression­nante enveloppe en verre.
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