Boulevard Gambetta, la piste cyclable divise
Pour ou contre, commerçants et riverains s’expriment par voie de manifestation ou sondage. Après le dernier rassemblement, on a voulu savoir si le projet était validé ou non
Boulevard Gambetta, c’est encore la bronca. Jeudi dernier, le comité de quartier du Parc-Impérial-Gambetta, présidé par Éric Fouzari, et celui des Musiciens que dirige Roger Prunet, ont encore mobilisé. Plus de 80 personnes se sont rassemblées sur la place Franklin pour réclamer le rétablissement de la circulation automobile entre l’avenue Thiers et la Prom’, supprimée au déconfinement afin de créer un site propre. Et un axe apaisé. Une manifestation avait déjà été organisée le 10 juin sur le haut du boulevard contre la piste cyclable qui rendait impossible la double file. Face à la pression, la mairie avait rétropédalé, malgré le succès de l’aménagement provisoire emprunté, en moyenne, par 2 000 vélos chaque jour selon la mairie (Nice-Matin du 17 juin).
Projet de bus en site propre
Pas question de toucher au bas, en revanche. Un, parce que la piste a du succès (3 600 usagers par jour). Deux, parce que le maire souhaite requalifier le boulevard en y implantant un BHNS (bus à haut niveau de service). Et trois parce que, selon Gaël Nofri, conseiller municipal à la Circulation, la majorité des commerçants situés entre le bord de mer et la voie ferrée sont favorables à cet aménagement (lire ci-contre).
« C’est faux !, clame Jean-François Puissegur, directeur de l’agence Ramel communication. Nous avons établi une liste. 53 commerçants sont contre le projet actuel, ainsi que 17 autres installés dans les rues adjacentes. »
Laurence Jurville, gérante de la boutique Top eleven en fait partie : « Je perds des clients parce qu’ils ne peuvent plus se garer. »
Du côté des riverains, on se plaint davantage du déport de circulation que du vélo. Lucette Perez habite rue Rossini : «LarueDurante est bloquée. Il y a des files de voitures. Ça ne s’arrête pas et ça pue. »
Même son de cloche à côté. Lionel Alion vit au 2e étage d’un immeuble situé rue Cronstadt : « C’est un enfer. Il y a quatre feux rouges. Les gens s’arrêtent, repartent. Ça fait beaucoup de bruit et de pollution. »
« Rétablir la circulation »
Consciente des problèmes de flux, la Ville a mis en place un tourneà-gauche sur la Prom’ pour que les voitures empruntent la rue Saint-Philippe afin de soulager les rues Cronstadt et Guglia. C’est insuffisant pour Roger Brunet. «Je suis favorable à l’embellissement, prétend le président du comité des Musiciens, mais sans pourrir la vie de milliers de gens. Gambetta est le seul axe Nord-Sud. Il faut rétablir la circulation et élaborer un projet en concertation. »