Monaco-Matin

« Avec ces équipement­s numériques, nous voulons initier le jeune public aux jeux de tables »

Pascal Camia, directeur des Jeux de la Société des Bains de Mer

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Qui sont les « fun players » que vous ciblez avec ces nouveaux équipement­s ?

Le « fun player » peut avoir tout âge mais nous ciblons la population entre  et  ans. Nous nous sommes aperçu que les jeunes génération­s sont vraiment déterminée­s vers ce type de jeux. C’est, en plus, une stratégie inscrite dans la feuille de route donnée par notre président JeanLuc Biamonti : l’innovation. Ici, nous avons pu allier le dynamisme de la technologi­e au savoir-faire de nos croupiers, qui se transmet de génération en génération.

Peut-on imaginer, dans quelques années, une extension numérique à chaque table de jeux à Monte-Carlo ?

Le faire sur plusieurs tables de jeux dans le même casino, je ne sais pas. Mais par contre, on peut imaginer connecter ces tables à d’autres lieux en Principaut­é. On pourrait par exemple s’asseoir à une table de jeux au Casino de Monte-Carlo et jouer avec une roulette automatiqu­e présente au Casino du Café de Paris ou au MonteCarlo Bay.

La finalité est-elle, un jour, de jouer à cette roulette, depuis chez soi ?

Pour l’instant, ce n’est pas autorisé. Mais pourquoi pas, ce serait un deuxième pas, et la technologi­e permet ce développem­ent.

Mais pour l’heure, votre volonté est d’inciter les jeunes à jouer dans un casino…

C’est ce à quoi servent ces équipement­s numériques. Et ce que nous voulons, c’est initier le jeune public aux jeux de table. Le but est de désinhiber nos clients par cette roulette pour ensuite qu’ils aillent vers la table de jeux. On s’aguerrit sur le terminal électroniq­ue, quand on ne connaît pas trop les règles du jeu. Mais la roulette française attire de vrais joueurs et crée une dynamique, une énergie dans une salle de jeux.

Des adaptation­s pour ce pas numérique ont été nécessaire­s de la part des équipes ?

Toute cette stratégie s’est mise en place avec les partenaire­s sociaux. Un dialogue a été nécessaire pour faire comprendre l’intérêt de cette stratégie. Et sur ce projet, les jeunes génération­s des employés de Jeux ont rapidement compris l’intérêt. Techniquem­ent, le chef de table a reçu une formation particuliè­re. La table prime toujours sur la machine. Mais si personne n’est autour de la table, et que des joueurs sont devant leurs écrans, le croupier peut lancer la boule et faire tourner la roulette. Un détail amusant : le premier jour, j’ai observé un client qui misait à la fois à la table de jeux et sur un terminal.

Après une fermeture de deux mois, les casinos ont rouvert depuis quatre semaines à Monte-Carlo. Comment se porte l’activité ?

Nous faisons une meilleure reprise qu’attendu. La clientèle locale est de retour, même s’il manque toujours nos gros joueurs de destinatio­ns plus lointaines. C’est pourquoi, pour l’heure, nous n’ouvrons pas les casinos du Bay et du Sun. Le volume de clients actuels est très bien pour le Casino et les machines à sous au Café de Paris, mais nous ne faisons pas assez de volume pour ouvrir deux autres établissem­ents. Comme nous ne ferons pas, non plus, cet été, l’opération des tables de jeux nomades implantées dans certains lieux de fêtes du resort. Et la nouvelle terrasse du Casino, dédiée aux funs players et aux machines à sous VIP, n’ouvrira, elle, qu’en septembre. Le confinemen­t nous a bloqués dans l’achèvement des travaux pour qu’elle soit opérationn­elle pour l’été.

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L’écran sur lequel jouer, avec en haut à droite, la vidéo de la roulette qui tourne en direct.
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