Affaire de l’Esplanade des Pêcheurs, finances publiques : ce qu’en dit Monaco
Le groupe de réflexion Monaco , dont fait notamment partie l’ancien conseiller national Bernard Pasquier, a réagi sur l’affaire qui a opposé Caroli Immo à l’État quant au projet immobilier sur l’Esplanade des Pêcheurs ; affaire qui, rappelonsle, doit coûter millions d’euros à l’État si l’offre de négociation d’Antonio Caroli n’est pas possible (nos articles des , et juin). « Au vu des divers jugements de ces deux dernières années, il devenait de plus en plus probable que l’État soit condamné à verser une indemnité à Caroli Immo pour la non-réalisation du projet de l'Esplanade des Pêcheurs. C'est maintenant chose faite. L’État aurait dû provisionner, comme cela se fait par ailleurs en pareille circonstance de litige. Mais il ne l'a pas fait, ni au budget rectificatif ni au budget primitif . À Monaco , nous avions exprimé notre étonnement lors de l'examen du budget rectificatif et incité le Conseil national à pousser dans cette direction. Malheureusement, [il] n'en a rien fait, n'a pas du tout poussé en ce sens, ni lors de l'examen du budget rectificatif ni lors de celui du budget primitif . Pourquoi ? » Et Monaco de réexpliquer son analyse du budget selon lui déficitaire. « Il est certain que si nous avions provisionné pour avoir un budget à l'équilibre, il aurait fallu réduire nos dépenses d'un montant équivalent. Où donc aurions-nous pu réduire nos dépenses ? Sur les frais de fonctionnement, certainement pas. Mais sur les interventions publiques et surtout sur investissements, là oui ! Notamment celles liées aux gros investissements et au Plan national pour le logement puisque ce sont ces postes qui ont fait augmenter les dépenses en et en , ce qui a conduit l'État à piocher dans le FRC pour un montant de
millions d’euros par la vente d'actions de la SBM et de suspendre la provision pour le futur CHPG pour un montant de M€ ces deux dernières années. Tout cela pour ne pas afficher un déficit. La politique du logement étant la priorité absolue de la majorité, celle-ci n'aurait probablement pas accepté de repousser les dépenses pour le logement. » « Avec une provision pour litiges dans le cas de l'Esplanade des Pêcheurs au budget rectificatif ou au budget primitif , il n'y aurait pas eu ces M€ de dépenses supplémentaires, qui représentent aujourd'hui environ % de nos réserves liquides, qui s'ajouteront au déficit et qui seront financées en puisant encore dans le FRC comme le veut la Constitution. Nous préférerions bien sûr, comme le Conseil national, que cette somme soit inscrite au budget, mais il ne faut pas se leurrer, c'est bien le FRC qui paiera et nos réserves qui seront amputées d'autant. »
Pour Monaco , il est urgent de réduire les dépenses. « Nous avons commencé l’année avec un déficit réel de millions d’euros au budget primitif , la crise du Covid- a rajouté M€ de déficit supplémentaire rien qu’au premier budget rectificatif de l’année, et depuis la condamnation de l’état il faut ajouter M€ de plus. On frôle les M€ de déficit réel pour , ce qui représente déjà presque la moitié de nos réserves liquides que nous avions en début d’année, et ce n’est sans doute pas fini ! Le bon sens voudrait qu’en pareille circonstance, on réduise drastiquement nos dépenses les plus importantes. Nous ne comprenons pas que l’on fasse dans ce domaine comme si tout allait bien. Il en va pourtant sans ambiguïté de l’avenir de notre modèle social auquel nous sommes tous attachés. »