Tollé général dans les oppositions
Les oppositions politiques sont montées au créneau, hier, pour dénoncer les milliers de suppressions de postes déjà annoncées chez Airbus ou qui le seront prochainement chez Air France, certains demandant même au gouvernement de les empêcher. Interdire les licenciements chez Airbus, «ça n’est pas du tout irréaliste, c’est vos impôts qui financent des licenciements, vous trouvez ça logique ? », s’est indigné le secrétaire national d’EELV Julien Bayou sur France Inter. Selon lui, « l’enjeu, c’est pas de sauver les actionnaires mais de sauver les emplois, et un État stratège, c’est celui qui prépare ces filières à la transition écologique ».
« On profite de la situation très ponctuelle pour “dégraisser” et j’espère que l’Etat aura plus que son mot à dire pour dire “non”. Un plan social d’une telle importance c’est une saignée énorme, c’est scandaleux », a déploré sur Public Sénat le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner. « Je crois que c’est excessif, disproportionné et quelque peu précipité », a réagi à propos d’Airbus le patron des députés LR Damien Abad sur Cnews, en insistant sur la nécessité de ne pas « crisper le dialogue social ».
« Inacceptable en l’état » Le plan est « inacceptable en l’état », a renchéri la présidente LR de la région Pays de la Loire Christelle Morançais, dénonçant «un coup de massue » pour la région « qui est le 2e bassin d’emplois du groupe (6 500 salariés) ». « C’est un acte de faiblesse du gouvernement qui aurait dû faire beaucoup plus et exiger que l’emploi soit maintenu en contrepartie [des] aides publiques importantes » apportées à Air France, a déclaré sur Europe 1 le vice-président du RN, Jordan Bardella. La crise sanitaire et économique « ne doit pas servir de prétexte à certains grands groupes pour tailler dans leurs effectifs et appliquer des plans prévus de longue date en profitant de l’effet d’aubaine », estime aussi le dirigeant d’extrême droite.