Monaco-Matin

Marseille : Les Républicai­ns jouent la carte du doyen... et de la division

L’élection du maire de la cité phocéenne, demain, s’annonce serrée et les manoeuvres se multiplien­t. Hier, Martine Vassal (LR) s’est retirée au profit de Guy Teissier, candidat contesté en interne

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Le duel de femmes n’aura pas lieu au « 3e tour » des municipale­s à Marseille : face à Michèle Rubirola pour la gauche, Martine Vassal, côté Les Républicai­ns (LR), s’est retirée hier au profit du député Guy Teissier, 75 ans, notamment pour jouer la carte du doyen d’âge.

Car c’est bien la date de naissance qui pourrait s’avérer décisive lors du vote des 101 conseiller­s municipaux chargés d’élire le maire demain. En cas d’égalité de voix au 3e tour (lire par ailleurs), c’est le candidat le plus âgé qui l’emporte. Michèle Rubirola, 63 ans, serait alors battue.

Défaite dans son propre bastion des 6e et 8e arrondisse­ments dimanche, là où son mentor Jean-Claude Gaudin avait été élu au premier tour lors de ses quatre mandats de maire – et après une campagne plombée par l’enquête ouverte sur les soupçons de fraudes aux procuratio­ns dans son camp – Martine Vassal était fragilisée.

Barrage à l’ultra-gauche

« Notre choix est de ne pas laisser l’ultra-gauche prendre la ville de Marseille », a-t-elle insisté hier, dans le parc du Pharo, en annonçant son désistemen­t au profit de Guy Teissier, présent à ses côtés – une manoeuvre, qui, en interne, n’a pas plu à tout le monde puisqu’un autre élu LR a annoncé sa candidatur­e (lire ci-dessous).

« L’élection municipale de dimanche soir n’a pu dégager aucune majorité nette », a-t-elle pointé, oubliant de rappeler que le Printemps marseillai­s, vaste alliance entre partis de gauche et écologiste­s, avait largement devancé ses listes LR (1). Or, à Marseille, c’est le vote des conseiller­s municipaux qui détermine le nom du futur maire. La droite et le centre comptent sur 42 voix, selon les calculs de la présidente LR du Départemen­t et de la Métropole : elle tient pour acquis,

en plus des 39 élus de ses listes, les trois élus sur celles de Bruno Gilles, candidat LR dissident. Sans penser toutefois un instant que la droite allait se déchirer...

Le RN, un soutien embarrassa­nt...

Quarante-deux voix, soit autant que les 42 conseiller­s du Printemps marseillai­s. Pour faire la différence, restent les neuf voix du Rassemblem­ent national (dont le chef de file, Stéphane Ravier, maintient sa candidatur­e à la mairie). Et les huit voix de la sénatrice Samia Ghali, désormais en rupture de ban avec le PS, victorieus­e dans son fief des

15e et 16e arrondisse­ments, et donc très convoitée. Assurant qu’elle ne ferait « pas de compromiss­ions », Martine Vassal lui a néanmoins lancé un appel du pied (lire ci-dessus).

Pas un mot, en revanche, en direction du RN, qui pourrait se révéler un soutien embarrassa­nt s’il orientait ses voix vers Guy Teissier, issu des rangs de la droite dure. Interrogé par l’AFP sur la position qu’il adopterait en cas de victoire grâce aux élus RN, l’intéressé a esquivé : « Ce n’est pas écrit sur les bulletins. »

1. Avec 38 % des suffrages contre 30 %, soit plus de 13 000 voix d’avance, sur l’ensemble de la ville.

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(Photos PQR/La Provence et AFP) Arrivée en tête du second tour, dimanche, Michèle Rubirola (union de la gauche, en médaillon ) fera non plus face à Martine Vassal mais à Guy Teissier – et à une droite divisée.

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