Plus !
Avec 7000 abonnés en moins d’une semaine, le théâtre ajoute des dates pour répondre à la demande. Et travaille sur une possible « pré-saison » selon la crise sanitaire
Rassurant. Premier théâtre du secteur à avoir ouvert depuis samedi dernier sa billetterie pour les abonnements, Anthéa a bel et bien atteint le quota attendu en cette période trouble. « Notre offre est réduite de 20 %, nous avons donc 20 % de moins d’abonnements que l’an passé », calcule le directeur des lieux, Daniel Benoin en esquissant un sourire:« C’est même un peu mieux que prévu à cinq jours de l’ouverture. » 7000 personnes se sont donc engagées à travers une enveloppe pour découvrir un pan de la programmation 2020/2021. Avec, également, la présence des « abonnés passion » – un pass permettant de voir absolument tous les spectacles programmés. « Là aussi nous en avons 20 % de moins que l’an passé. Mais cela peut aussi s’expliquer par une hausse des prix. Avant nous étions sur un tarif réduit pour chaque billet. Là nous sommes passés sur un tarif de collectivité. La hausse de tarif représente donc 25 % (1). » Devant la demande, et comme à chaque été, les ouvertures de jauges et les représentations s’ajoutent. Avec, pour le moment dix-sept dates en plus. Soit 217 représentations pour soixante spectacles.
Rendez-vous avancé en septembre ?
Se réjouissant de pouvoir compter sur des spectateurs fidèles, le premier théâtre de France – après La Comédie-Française – mise sur une programmation sans distanciation sociale. En clair : l’intégralité des fauteuils sera accessible. Et non pas un siège sur deux comme il est coutume de voir à l’heure actuelle… Un parti pris s’expliquant par la viabilité de la formule. Car, en remplissant de moitié ses salles, le théâtre ne pourrait se maintenir financièrement jusqu’à la fin de la programmation. C’est aussi simple que cela. Travaillant donc sur un scénario plutôt optimiste, l’équipe pense également à la possibilité d’ouvrir plus tôt… Puisque si la première de cette huitième saison se tient le 3 novembre avec Gérard Depardieu, il n’est pas impossible d’envisager que le protocole sanitaire puisse s’assouplir d’ici là.
« Il faudra être prêt en ce cas-là. Alors oui, nous oeuvrons à monter une sorte de pré-saison pour pouvoir proposer de nouveaux spectacles si cela est possible de faire venir du public au mois de septembre ou d’octobre », indique le directeur qui verra la billetterie à l’unité de l’écrin de l’avenue Jules-Grec s’ouvrir le 26 septembre.
« Les remboursements se feront tous »
Et justement, qu’en est-il des remboursements du printemps ? Avec quatre-vingt-huit représentations annulées, la structure n’en a pas encore terminé avec cette longue démarche due à la Covid.
Et pour cause : « Cela prend du temps parce que nous dépendons du Trésor Public. Les vérifications sont faites pour chaque billet et les sommes sont ensuite versées par tranche. » À l’heure actuelle, environ un tiers de la somme totale – qui représente 1,2 million d’euros – a pu être reversé aux spectateurs n’ayant pu assister aux créations. « Que tout le monde se rassure : personne ne sera oublié, tout le monde sera remboursé », indique Daniel Benoin qui reconnaît l’étrangeté de certaines situations : « Par exemple, certaines personnes qui achètent leur place pour La Dégustation à nouveau programmée cette saison n’ont pas encore été remboursées de celle achetée la saison passée. Quand on y pense cela peut sembler bizarre, mais tout sera réglé dans les mois à venir. » 1. Soit 1352 euros à l’orchestre et 1050 euros au balcon. www.anthea-antibes.fr