Le leader varois de la CGT entendu par les policiers
Olivier Masini s’est expliqué sur sa présence au péage de Bandol, l’hiver dernier, lors du mouvement contre la réforme des retraites. Vinci autoroutes avait déposé plainte
Le détachement de la CRS autoroutière de La Garde n’avait jamais connu ça. Quatrevingts manifestants se sont postés devant le bâtiment, tôt hier matin, pour protester contre l’audition d’Olivier Masini, secrétaire général de la CGT du Var. Le militant était entendu dans le cadre d’une plainte déposée par Vinci autoroutes, à la suite d’un rassemblement au péage de Bandol, le 21 décembre dernier.
Ce jour-là, une barrière du péage avait été levée, permettant à des dizaines d’usagers de passer gratuitement. Estimant avoir été victime d’une « perte d’exploitation », Vinci avait engagé une procédure.
« Nous étions présents au péage de Bandol en intersyndicale pour protester contre la réforme des retraites. Pour autant, il ne s’agissait pas d’une action violente. Rien n’a été cassé. Nous étions seulement là pour informer le public au travers de tracts. C’est ce que j’ai expliqué aux policiers qui m’ont interrogé », a raconté Olivier Masini. Sur place, de nombreux syndiqués CGT, Solidaires ainsi que des représentants du PCF du Var et de la France insoumise, ont attendu la sortie d’Olivier Masini, tous drapeaux au vent.
« Droit d’expression syndical »
Ils étaient régulièrement klaxonnés par des automobilistes solidaires tandis qu’un effectif de policiers surveillait le site. Après près d’une heure d’audition, le militant syndical a rappelé que « l’intervention au péage de Bandol faisait suite à une autre opération au péage du Capitou. Vinci a déposé plainte pour une perte de 24 000 euros à Fréjus et 2 500 euros à Bandol. La seule préoccupation de Vinci, c’est gagner toujours plus d’argent pour reverser toujours plus à ses actionnaires ! Sur place, nous n’avons fait qu’user de notre droit d’expression syndical, gage de notre liberté », a-t-il conclu au micro.
Les manifestants ont quitté les lieux dans le calme mais d’autres leaders syndicaux pourraient être, à leur tour, entendus. De son côté, la société Vinci n’a pas souhaité « faire de commentaires sur cette affaire en cours où la justice est saisie ».