Monaco-Matin

« L’être idoine pour répondre aux enjeux de demain »

Directeur de la communicat­ion de la métropole niçoise, Franck Louvrier connaît bien Jean Castex

- PROPOS RECUEILLIS PAR C. CIRONE

Actuel directeur de la communicat­ion de la Métropole Nice Côte d’Azur, Franck Louvrier a aussi piloté celle de Nicolas Sarkozy, dont il a été un proche et un compagnon de combat. À ce titre, il a bien connu Jean Castex.

Que vous inspire la nomination de Jean Castex à Matignon ?

C’est une excellente nouvelle. Il a une parfaite maîtrise de la relation humaine. C’est ce qui est intéressan­t chez lui, et très opportun : il réconcilie les antagonism­es français que sont les difficulté­s de la haute administra­tion et les souhaits des élus locaux. C’est sans doute l’être idoine, aujourd’hui, pour répondre aux enjeux de demain, aux crises sociale et économique auxquelles nous allons être confrontés. Je pense que Jean Castex saura répondre à la volonté des élus locaux d’avoir un interlocut­eur du quotidien.

Humilité, humanité sont-ils deux traits de caractère qui le définissen­t bien ?

Humilité, c’est sûr. Je dirais empathie. Mais aussi rapidité. Il fonctionne vite, et il a une connaissan­ce parfaite de la difficulté de l’exercice du pouvoir.

De quoi pallier son manque de notoriété et d’expérience nationale ?

Vous savez, la notoriété, quand vous êtes Premier ministre, elle va sans dire... Vous êtes peu connu quand vous êtes nommé, vous l’êtes vite par la suite. Il va surtout pouvoir répondre à la volonté du chef de l’Etat, qui veut donner plus de pouvoir aux élus locaux. Ils ont démontré leur capacité à répondre aux préoccupat­ions des Français pendant le confinemen­t. Il faut en tirer les leçons. Jean Castex peut incarner cette phase de décentrali­sation supplément­aire.

On le décrit affable, il est apparu assez austère sur le perron de Matignon : qui est le Jean Castex que l’on ne voit pas à la télé ?

Le Jean Castex qu’on ne voit pas à la télé, c’est quelqu’un avec qui on passe un bon moment ! C’est celui qui enregistre l’ensemble des données et permet de les transforme­r. Il est capable d’assumer cette machine à laver permanente qu’est Matignon.

Ses origines et son accent gersois peuvent-ils constituer un atout ?

L’accent a toujours montré qu’il pouvait être un atout en politique. On a vu beaucoup d’hommes politiques pour qui c’était le plus, leur permettant de faire passer une proximité supplément­aire.

Aura-t-il les épaules pour s’imposer à Matignon et s’affirmer face à Emmanuel Macron ?

L’enjeu n’est pas de s’affirmer face au président de la République, mais face aux Français. L’enjeu, c’est de répondre aux problémati­ques du moment. Ce n’est pas une lutte de pouvoir ! Tout le pouvoir est aujourd’hui à l’Elysée. Le chef de l’Etat a choisi l’un des meilleurs éléments. Pour quelle liberté, quelle impulsion, quelle feuille de route, avec quel gouverneme­nt ? C’est la prochaine étape. La plus délicate...

Le déconfinem­ent réussi est un bon point au crédit de Jean Castex ?

Oui, mais ce n’est pas le seul ! Quand il était secrétaire général adjoint de l’Elysée, ou directeur de cabinet de Xavier Bertrand aux affaires sociales, il a aussi eu des missions compliquée­s. Une carrière se noue au fur et à mesure d’expérience­s difficiles.

La dimension écologique n’a pas sauté aux yeux lors de son discours d’arrivée...

Un gouverneme­nt, c’est un Premier ministre et des ministres. Laissons le temps qu’il faut pour colorer ce gouverneme­nt un peu vert... et un peu bleu.

Edouard Philippe lui a lancé : «Soyezbon!» Pensez-vous qu’il le sera ?

J’espère qu’il va être bon pour la France. Car on sait que les lendemains vont être compliqués.

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 ??  ?? Franck Louvrier porte un regard confiant sur Jean Castex, qu’il a côtoyé. (Photo AFP/Jean-Sébastien Evrard)
Franck Louvrier porte un regard confiant sur Jean Castex, qu’il a côtoyé. (Photo AFP/Jean-Sébastien Evrard)

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