Monaco-Matin

Plus d’air et de libertés pour les personnes âgées

Les patients résidents du centre de gérontolog­ie et des Ehpad peuvent désormais accueillir leurs familles en extérieur, voire sortir. Un pas de plus dans la stratégie de déconfinem­ent progressif

- Dossier : Thomas MICHEL tmichel@nicematin.fr Photos : Jean-François OTTONELLO

Prudent, progressif et adaptable, le déconfinem­ent de la filière gérontolog­ique a débuté intra-muros et se poursuit en externe au centre Rainier-III et dans les résidences du Cap-Fleuri et A Qietüdine. Depuis le 21 juin, jour de la Fête des pères, les familles ont ainsi à nouveau le droit de rendre visite chaque jour aux patients résidents. À raison d’une visite après enregistre­ment à l’accueil et port du masque et désinfecti­on des mains obligatoir­es. La nouveauté, c’est que, depuis le week-end dernier, les familles peuvent quitter les chambres pour s’installer sur les terrasses et jardins. Et même y prendre leur repas, comme sous la tonnelle du Cap Fleuri. Bref, prendre un bon bol d’air ensemble pour la première fois depuis trois mois !

« On n’a pas fait un déconfinem­ent brutal »

Des libertés retrouvées et des paliers franchis qui ont un impact sur le moral des patients, résidents et proches. « Chaque pas progressif a été ressenti comme une avancée, confirme le Dr Sandrine Louchart de la Chapelle, chef de service gérontolog­ie au CHPG. On n’a pas fait un déconfinem­ent brutal. Les rencontres avec les familles sont chargées d’émotion et il aurait été compliqué de les réinstaure­r directemen­t. Il fallait d’abord qu’ils puissent sortir de leur chambre, prendre des repas en commun dans le respect de la distanciat­ion sociale et des règles barrières primordial­es, reprendre les activités en petits groupes, qu’un peu de vie revienne dans les unités tout simplement. »

Un retour à la « vie normale » en douceur pour préserver l’équilibre psychologi­que avant tout. «On a toujours eu à coeur de faire attention à l’état émotionnel et psychologi­que des patients et résidents. D’ailleurs, on avait renforcé l’équipe de psychologu­es. »

L’équilibre physique, aussi. « Après le confinemen­t, on a fait des évaluation­s de leur marche et de leur équilibre, pour s’assurer qu’il n’y avait pas un risque de chute plus important. Des évaluation­s par les kinés parce que c’est une chose d’être confiné quand on a 20 ans et de ressortir, c’en est une autre quand on est plus âgé et fragile. D’autant que l’environnem­ent extérieur avait changé aussi. Ils voyaient les gens avec les masques et ont découvert toutes les mesures qui avaient été prises. »

« Une réponse aux attentes et aux besoins »

Les plus vaillants, en l’occurrence les pensionnai­res d’A Qietüdine, ont même pu reprendre le chemin du marché de la Condamine ce mercredi. Vingt-trois résidents, dont dix accompagné­s de leurs proches, ont eu la joie de renouer avec les odeurs et saveurs du marché et des restaurant­s. « On était surtout dans la réponse aux attentes et aux besoins. Ceux qui ont exprimé le plus rapidement ce besoin de sortir à nouveau étaient de facto les personnes les plus autonomes, dont les habitudes de vie étaient déjà celles d’aller régulièrem­ent au marché et de sortir. » Deux sorties d’animation ont également été réalisées depuis le 24 juin.

Cet assoupliss­ement de la liberté

d’aller et venir est désormais possible pour l’ensemble des patients et résidents des établissem­ents monégasque­s, sur accord médical et dans le respect des mesures de précaution, y compris de gestion de la canicule (lire ci-dessous). À chaque sortie, le patient résident quitte sa chambre avec un masque chirurgica­l, remplacé à son retour après lavage des mains.

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Les patients et résidents ont désormais l’autorisati­on de recevoir leurs proches en extérieur.

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