La fête de la St-Pierre, patron des pêcheurs
Retrouvez, trois samedis sur quatre, la chronique, en français et en mentonnais, de la Société d’art et d’histoire du Mentonnais
Saint-Pierre est le patron des pêcheurs, des poissonniers et mareyeurs. D’autres corporations l’ont encore choisi comme saint patron : les serruriers, les tailleurs de pierres, les maçons et plâtriers. À Marseille, SaintPierre est aussi le patron des portefaix.
Les pêcheurs mentonnais ont toujours vénéré avec ferveur et entrain leur saint patron, généralement le dimanche qui suit le 29 juin : messe chantée en la basilique Saint-Michel, procession dans les rues de la cité avec la statue du saint, divertissements nautiques, bal et embrasement de la barque sur la plage, comme dans beaucoup de villes et villages du littoral méditerranéen… Les gamins ne résistaient pas au plaisir de sauter joyeusement à travers les flammes du bateau incendié puis de le bombarder de galets. Le traditionnel brûlement de la barque de Saint-Pierre est encore agrémenté de chants et danses sur la plage alors que pêcheurs et plaisanciers participent sur leurs barques illuminées de lanternes et de lampions multicolores, à une fête vénitienne sur le plan d’eau du Vieux-Port. Autrefois, les marins brûlaient une barque à la SaintElme du 2 juin pour fêter leur saint patron. Depuis, ils ont rejoint les pêcheurs, pour une fête commune.
Hymnes à la mer
Une antique croyance dit que le pétrel, ou oiseau de Saint-Pierre, annonce la tempête en volant au ras de l’eau. Nombreux sont les poètes mentonnais qui ont chanté la mer, les marins et pêcheurs et Saint-Pierre comme Marcel Firpo dans La Chanson du mousse : « Sous la lune claire, au ciel serein, je vois dans un éclair mon clocher. La brise qui tombe pleure dans les haubans… Avec la bouche amère je pense à mon Menton ».
Puis c’est Louis Moreno dans La Tartanelle : « Lorsque de grand matin, rouge est le sable fin, au serein, le Ponent survient… » . Et encore le barde, Marcel Viale chantant « les pêcheurs courageux, qui ravaudent les filets, tirent les pointus, il y avait : Fijou, Caro, Buchou, Coumissaret… Les pantalons rapiécés, mal retroussés, et toujours pieds nus… » Pour terminer, chantons cet hommage à Saint-Pierre, de Lucien Sicardi : «… Ô Saintpatron des pêcheurs, des marins, épargne-les du mauvais grain. Entends cet appel, et cette prière des braves gens, qui sur la terre, espèrent malgré la fureur des flots, le retour des chers matelots ».