Le protoxyde d’azote dans le viseur du maire
Voilà un autre phénomène qui a fait son apparition depuis le dé confinement : la consommation de gaz hilarant. L’inhalation de protoxyde d’azote est devenue très prisée chez les jeunes, qui transvasent la substance dans des ballons pour plus de discrétion… Ce sont justement ces ballons et cartouches abandonnés dans les rues du quartier ces dernières semaines qui ont fait bondir le maire. David Lisnard est le premier élu à prendre deux arrêtés municipaux interdisant la consommation de protoxyde d’azote dans l’espace public, et la vente aux mineurs jusqu’au 30 septembre 2020.
« Il s’est adressé au Préfet concernant cette problématique. En attendant une réaction de l’État, il a pris ses responsabilités », commente Thierry Migoule qui énumère les conséquences de cette nouvelle mode.
« C’est un problème de santé publique, puisque cela peut avoir des effets néfastes au niveau respiratoire et même sur la moelle épinière selon certaines études. Mais aussi sur la sécurité, à cause des comportements que cela déclenche. Et sur l’environnement. Les cartouches sont jetées à même le sol, les ballons utilisés pour inhaler le gaz également… Ils finissent dans la mer ! »
Les 38 euros d’amende encourus en cas de non-respect pourront se cumuler avec une contravention de 3e classe en cas de jet de détritus au sol…
Reste à savoir si la sanction – seule existante pour le moment – suffira à dissuader les consommateurs. Car l’usage premier de ce gaz, stocké dans des cartouches pour siphon à chantilly, des aérosols d’air sec ou des bonbonnes utilisées en médecine et dans l’industrie, a été détourné.
« Le protoxyde d’azote n’est donc pas considéré comme du stupéfiant », rappelle le commissaire Christophe Briez. « Il n’est pas prohibé par la loi…»