« Agile malgré la crise »
Voter début juillet le compte administratif 2019, le débat d’orientations budgétaires et le budget primitif 2020 de 17,5M€, c’est l’effet coronavirus. Des finances pas si chamboulées
Elle veut savoir. Comprendre. Connaître les rouages. Voir motivées les décisions. Alors, Aline Hannouz, 54 ans, fraîchement élue de l’opposition de la liste citoyenne Participe Présent, a fait entendre sa voix. Gentiment mais fermement. Sous son masque qu’elle était la seule à avoir conservé sur son nez. Demandant « une concertation plus large » sur le projet du coeur de ville ou « une transparence sur les indemnités versées aux élus, car la communication est dans l’air du temps ». Elle a titillé la majorité… Dans la salle Léo-Lagrange, c’était jeudi soir le premier conseil municipal post-Covid à Mouans-Sartoux. Presque quatre heures pour rattraper le calendrier de la gestion communale. Et enchaîner vote du compte administratif, débat d’orientations budgétaires et budget primitif 2020. Le tout début juillet !
Covid : recettes en baisse
Sur les grandes orientations « qui tiennent compte de la crise en recettes et en dépenses », la qualité de la vie quotidienne reste une priorité. Les contraintes budgétaires sont fortes mais la situation financière est saine. Le maire Pierre Aschieri de rappeler « que les dotations de l’État cumulent une perte de 6M € depuis 2013 ».
Les dépenses de fonctionnement seront maîtrisées, légèrement supérieures au budget 2019 (+2,06 %). L’effectif communal va diminuer avec le transfert de la compétence eau assainissement à la CAPG.
Les subventions à 73 associations seront maintenues, pour un montant total de 705 000 €. Le CCAS percevra 1,72M€ contre 1,6 M€ l’an dernier. Marie-Louise Gourdon a loué la solidarité pendant la crise avec « certaines associations qui en ont aidé d’autres ».
Fiscalité : sujet qui fâche
Côté recettes, l’impact du Covid est une réalité. Pas de ressources liées à la location de salles ni de redevance du cinéma. Mais le maire a décidé d’exonérer les restaurants de l’occupation du domaine public lié aux terrasses.
Sur le plan de la fiscalité, se termine cette année la première phase de la suppression de la taxe d’habitation. Son taux est figé à celui de 2019, soit 14,31 %. « Le levier fiscal reposera en 2020 uniquement sur la taxe foncière bâti et non bâti. Mais on restera en dessous des moyennes nationales ».
De quoi faire tiquer l’opposant Christophe Chalier : « On va se retrouver confrontés avec une crise sociale et économique (...). Nous pensons qu’il est difficilement envisageable, notamment psychologiquement, de valider cette hausse des impôts locaux ».
Argument balayé par le maire : « 80 % des ménages vont payer moins d’impôts cette année. C’est la loi. C’est
un budget de prudence. On s’est octroyé ce delta positif ». Et de conclure : « La crise a permis de voir que la commune est une entité administrative agile ! ».