De Lenval au CHPG : les ambitions du Dr Haas
L’ex-chef des urgences pédiatriques de Lenval à Nice vient d’arriver en Principauté pour prendre la tête de la pédiatrie à l’hôpital. Sa volonté ? Perfectionner le service et lui donner de l’envergure
Son premier souvenir à l’hôpital de Monaco remonte à ses études, il y a quelques décennies, comme externe en sixième année au service de gynéco-obstétrique du CHPG. « C’est à cette époque j’ai appris, avec les sages-femmes, à faire des accouchements. Ça m’a toujours servi dans mon parcours, notamment lorsque j’ai dû pratiquer des naissances à domicile. » Le docteur Hervé Haas est de retour à Monaco depuis un mois. Il a enfilé la blouse de chef du service pédiatrie du Centre hospitalier PrincesseGrace. L’oeil bienveillant, la parole réconfortante, le médecin a les atouts pour être au chevet des enfants. Normal, la pédiatrie a orienté toute sa carrière professionnelle. Il l’a adoptée dès sa première année, comme il a choisi Nice pour faire ses études de médecine.
Né en Algérie, et après un passage en région parisienne, Hervé Haas retrouve donc la Méditerranée et la Côte d’Azur où il rencontre son épouse et fonde une famille. À l’hôpital niçois de Cimiez, au début des années quatre-vingt-dix, il monte le premier service d’urgences pédiatriques. Service qui s’installe à L’Archet en 1996.
Relier les urgences classiques et pédiatriques
Puis, il y a dix ans, par la fusion engagée avec la Fondation Lenval, il prend la tête du service d’urgences pédiatriques niçois, qui devient le quatrième plus important établissement français dans ce domaine, enregistrant 62 000 passages par an. C’est avec ce CV éloquent qu’Hervé Haas, également infectiologue, se lance le défi de transformer le service pédiatrique du CHPG. « J’ai l’âge d’avoir créé beaucoup de choses », sourit-il. Sur sa feuille de route en Principauté, il entend donner un nouveau souffle aux urgences pédiatriques, son domaine de prédilection. Notamment en imaginant des passerelles plus évidentes avec les urgences pour adultes. « Les deux services peuvent être bénéfiques l’un
pour l’autre. Les équipes pour adultes peuvent apprendre des pédiatres sur la manière de prendre en charge un enfant, qui n’est pas un adulte miniature. Et les équipes de pédiatres peuvent apprendre des urgentistes pour adultes, des gestes techniques et efficaces qu’ils pratiquent plus souvent. » Sa volonté est aussi que les deux services soient voisins dans le futur CHPG.
Pour les parents, le nouveau chef de la pédiatrie veut aussi pouvoir traiter davantage de pathologies en ambulatoire, dans son service, alors qu’en Principauté, la spécialité fait parfois défaut.
« Permettre à Monaco de s’élever »
« Si nous expliquons que les soins sont mieux pris en charge, les gens viendront. Mon objectif n’est pas de passer de 15 000 à 30 000 passages par an, mais de proposer un service adapté à la Principauté, pour les enfants de Monaco. Et, s’il peut être bénéfique aux frontaliers, c’est tant mieux. Nous pouvons faire encore beaucoup mieux qu’actuellement. Sur le plan médical, des progrès sont possibles. C’est ce projet que j’ai en tête pour le CHPG. »
Sa vision, au regard de sa carrière, résume un nouvel axe pour la pédiatrie en Principauté. « Je n’ai plus rien à me prouver, et c’est mon dernier challenge professionnel a priori. À ceux qui pensent que mon objectif est de faire concurrence à Lenval, ce n’est pas le cas. Lenval reste notre meilleur partenaire pour travailler en bonne intelligence. Mon ambition aujourd’hui est de permettre à Monaco, de s’élever. »