Des vols privés gérés par Héli Sécurité
Avec une ligne à l’arrêt, c’est une liaison en sept minutes entre Nice et Monaco qui n’est plus assurée. « La ligne régulière a été créée il y a une trentaine d’années par Jacques Crovetto. C’est quasiment un service public qui relève d’ailleurs d’une convention avec l’État », souligne un salarié. Car les rotations privées ne touchent pas du tout la même clientèle : environ euros le vol (pour une à six personnes) quand, sur ligne régulière, le tarif est de euros par personne (avec des prix dégressifs pouvant aller jusqu’à euros (en cas d’abonnement, de contrats avec des sociétés, etc.).
Alors, quel avenir pour la ligne régulière ? Le gouvernement est saisi de la question puisqu’il écrit lui-même : « Les responsables de cette société ont tenu une réunion avec le Département de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme sur l’exploitation de la ligne régulière MonacoNice. » Nous n’en saurons pas plus. Mais pour le Syndicat des transports aériens de Monaco, non seulement supprimer la ligne régulière est inadmissible, mais l’activité, certes en baisse drastique durant le confinement, reprend progressivement. Le syndicat a fait le calcul du nombre de vols. Monacair aurait fait vols, entre le et le juin, avec le personnel de Héli Sécurité. Le syndicat note, en conséquence, « une très nette reprise ». Et précise : « Le personnel d’Héli Air, dirigé par Jacques Crovetto, a repris l’activité. Le personnel d’Héli Sécurité, dirigé par Dominique Romet, a repris l’activité. Des saisonniers sont même embauchés à Nice. » Mais du côté de Monacair, tout semble s’organiser sans les salariés. « Les casiers des personnels Monacair sont enlevés. Les bus Monacair sont défloqués et refloqués en Héli
Sécurité. » Y aurait-il un basculement de Monacair vers Héli Sécurité ? Les quatre salariés interrogés en sont convaincus.
« Nous restons tous à la maison et c’est le personnel d’Héli Sécurité qui fait toutes les opérations au sol, affirment-ils. Tout passe dorénavant par cette société installée à Grimaud. C’est inconcevable pour les Monégasques, les enfants du pays et les locaux, dont certains ont près de vingt ans de boîte ! »
Le juin déjà, le syndicat expliquait, dans une note interne : « Le fait de maintenir des salariés Monacair au chômage indemnisé par le gouvernement monégasque, pendant que les vols sont effectués, discrètement et en toute absence de réservations dans le système commercial Monacair, par Héli Sécurité, nous semble être une option managériale soumise à controverse. En conséquence, de lourdes menaces vont peser sur le salariat du groupe. Les délégués vont être extrêmement vigilants juridiquement quant au respect des règles monégasques en matière de gestion du personnel. »