Monaco-Matin

Ivre, il frôle un policier… et la prison ferme

- J.-M.F.

Un Italien de  ans, en état d’ébriété, a failli renverser un policier au niveau de l’échangeur SaintRoman. Mardi  juin, vers  h, le fonctionna­ire effectue des contrôles à l’entrée est de la Principaut­é. De dos, il ne peut pas voir une voiture qui fonce vers lui. Heureuseme­nt, une collègue perçoit in extremis le danger. Elle alerte aussitôt l’agent qui est en train de verbaliser un automobili­ste. La prompte réaction du policier lui évite de se retrouver au CHPG dans un état grave.

Le conducteur, qui a dû avoir bien des sueurs froides, s’est retrouvé à l’audience du tribunal correction­nel. Il est interrogé par le président Jérôme FougerasLa­vergnolle (*). « Vous étiez peut-être gêné par un véhicule, comme vous l’aviez déclaré au cours de votre garde à vue. Mais qu’aviez-vous bu pour vous mettre dans pareil état d’ivresse avec un taux de , mg par litre d’air expiré ? D’autant que vous avez déjà été condamné pour une infraction identique… »

Le prévenu, chômeur résidant à Monaco, confesse l’absorption d’une bouteille de vin rouge. Entièremen­t. « Pourtant, je n’ai pas ressenti d’ivresse. Je ne sais pas véritablem­ent ce m’est arrivé. Voilà treize ans que je ne buvais plus. Mais avec un licencieme­nt économique en janvier, j’ai craqué. Ajoutez une mère dépendante que je dois assister en permanence… »

Dans ses réquisitio­ns, la procureure Alexia Brianti ne retiendra que la boisson pour expliquer le comporteme­nt dangereux. « Monsieur a failli renverser un policier parce qu’il n’était pas en état de prendre le volant avec plus de  grammes dans le sang. Il titubait ! Treize ans après, il recommence. Quatre à cinq mois d’emprisonne­ment assortis du sursis et la liberté d’épreuve, ce serait une bonne décision. Suspendez également son permis de conduite pendant deux ans, sans oublier la contravent­ion connexe. »

La défense respire. Me Charles Lécuyer craignait l’option prison ferme. Il estimait que le ministère public avait parfaiteme­nt résumé la situation de son client. Mais l’avocat en a tout de même remis une couche pour convaincre plus encore les juges. «Une peine ferme n’aurait aucun sens. Le prévenu est dans une situation où s’enchaînent opération, licencieme­nt, dépendance… Faites preuve de clémence. Soyez indulgents sur la suspension du permis. »

Le tribunal a condamné sur-le-champ le coupable à six mois d’emprisonne­ment avec sursis, une amende de  € et la suspension du permis de conduire pour une période de dix-huit mois.

* Assesseurs : Florestan Bellinzona et Geneviève Vallar.

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