Démolition d’Acropolis et du TNN confirmée
Tout juste réélu maire par ses pairs, vendredi, en conseil municipal, Christian Estrosi revient sur une campagne très particulière, sur des dossiers qui ont fait débat et évoque ses projets
Vous allez prolonger la promenade du Paillon en démolissant Acropolis… Toute votre opposition, verte et bleumarine, se prononce contre cette destruction. Philippe Vardon, (RN) demande même un référendum à ce sujet. Vous maintenez ce projet ?
Mais il n’y a pas de projet de démolition ! (simple clause de style de Christian Estrosi, Acropolis sera bien démoli comme il l’indique par ailleurs, ndlr) .Ilyaunprojetvoté en , par le conseil d’administration de l’établissement public d’État, dans lequel siégeaient des représentants d’un gouvernement socialiste et des préfets d’un gouvernement socialistes ! Ce projet, c’était le transfert du parc d’expositions et des congrès au coeur du pôle multimodal, sur le terrain de l’actuel MIN, marché d’intérêt national. Le pôle multimodal Nice Saint-Augustin-Aéroport sera le noeud de connexion majeur de l’Écovallée : trains, bus, trams, vélo…
Vos opposants dénoncent un projet anti-écolo ?
Ils se trompent… On va faire baisser le Co en coeur de ville, et toute la nouvelle activité ne générera pas de pollution puisqu’il y aura tous les transports au coeur du pôle multimodal, financé en partie par l’État et qui ouvrira ses portes à la fin de l’année prochaine. Ce n’est pas un projet de campagne, tout ça était dessiné depuis longtemps. Et ça apporte de la cohérence, au niveau du paysage, de l’urbanisme et au niveau environnemental, surtout lorsque l’on sait qu’il faut faire baisser de % le flux de circulation en centre-ville.
Ils s’inquiètent aussi du coût d’une telle destruction ?
Le bâtiment a besoin de
millions d’euros d’investissements juste pour le mettre aux normes ! Et on garderait sa laideur… Pourquoi croyez-vous que des hôtels cinq et quatre étoiles, qui nous manquaient, sont en train de se construire à Nice ? Pourquoi des investissements aussi lourds, ici, chez nous ? Parce que les investisseurs connaissent ce projet depuis longtemps. Un projet qui, en plus, va générer des milliers d’emplois. Je le redis, ce n’est pas un projet de démolition, c’est un projet de développement…
Le calendrier ?
En , le transfert du MIN à La Baronne sera effectif. On sera alors en mesure d’attaquer le chantier du nouveau palais des expositions. Et on en profitera donc pour continuer à faire baisser le mercure en coeur de ville et à rendre les sols plus perméables en réalisant hectares de végétalisation supplémentaires dans le prolongement de l’actuelle coulée verte.
Mais vous allez aussi démolir le Théâtre national de Nice, leTNN?
C’est une ruine à l’intérieur… Là aussi, il faudrait faire tellement d’investissements ! Lorsque Muriel Mayette-Holtz a été nommée, elle a exprimé le désir, lors de notre premier rendezvous, de faire le théâtre hors les murs. Puis, un jour, elle a vu l’église des Franciscains et elle a dit : c’est là que je veux être. Elle nous a montré que c’était possible avec des exemples comme à Venise. Franck Riester [ministre de la Culture] est venu ensuite à Nice, il a trouvé ça parfait. Et le gouvernement participera au financement. On aura une salle de places, là où elle faisait places au TNN, mais Muriel Mayette-Holtz a expliqué qu’elle ferait plus de représentations…
À terme, il faudra quand même une salle plus grande pour le théâtre national…
Oui et une salle qui remplace la salle Apollon de l’Acropolis. Eh bien, ce sera au Palais des expositions, une magnifique architecture des années cinquante. Son volume permet d’y faire un nouveau théâtre de places et une salle de répétitions, un grand amphithéâtre pour remplacer Apollon et on y mettra aussi les carnavaliers qui sont actuellement à Richelmi et à la Halle Spada. Il y aura aussi un musée du carnaval.
Autre grand projet, l’hôtel des polices en lieu et place de l’ancien hôpital Saint-Roch, où en êtes-vous ?
Le programme est quasiment bouclé ! Et cela tombe à un moment où nous avons noué un partenariat de qualité avec le nouveau préfet Bernard Gonzalez et le nouveau procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme. À un moment aussi de tensions dans certaines cités. Aux Liserons, mais aussi à Las Planas, on en parle moins, c’est à peu près le même phénomène, bien identifié. Des phénomènes liés au trafic de stupéfiants que l’on connaît depuis longtemps. Et il semble que l’on soit enfin entendu. Depuis ans que je demandais ce GLTD, le groupement local de traitement de la délinquance, [organe judiciaire qui rassemble le parquet, la police, la gendarmerie, les Douanes, mais aussi les services de l’État, la Ville, les bailleurs sociaux, etc. afin d’apporter une réponse coordonnée au trafic de stups, N.D.L.R.]. Cet hôtel des polices, sera le premier de France où les forces de sécurité seront mutualisées, avec un centre de supervision urbain encore plus évolué. À la fin de l’année, le programme sera validé, en , il y aura la consultation, les concours et marchés publics. Début des travaux en pour une livraison à tiroirs en ou .
Vous ne cessez de demander plus de prérogatives au gouvernement, notamment en matière de police...
Nous avons prouvé que nous étions plus efficaces que l’État dans de nombreux domaines. Et ici encore plus qu’ailleurs. Je ne veux plus par exemple être le président fantoche du conseil de surveillance du CHU, mais bien le président exécutif d’un conseil local de santé qui réunirait tous les acteurs. Pendant la crise, nous avons prouvé notre efficacité pendant des semaines. Sur la sécurité, je veux que l’on me transfère des compétences. Que mes policiers municipaux puissent avoir accès au fichier des personnes recherchées, aux fichés S, puissent fouiller les coffres de voitures, contrôler les identités a priori. Je veux avoir le droit d’expulser moi-même des squats… Je ne lâcherai pas.
Quel sera votre priorité pour ce mandat, les grands projets mis à part ?
J’avais axé le début de ma campagne électorale sur la proximité. Même si je n’ai fait que réunions de quartier sur les prévues, j’ai vu, plus que jamais, que les Niçois avaient besoin que l’on soit attentif à ce qui se passe devant chez eux. On peut faire de grandes choses qu’ils apprécient qu’ils s’approprient, mais ils verront toujours jusqu’au moindre détail… À partir d’aujourd’hui toute mon organisation sera fondée, ça a d’ailleurs été impulsé pendant la crise, sur cette proximité que réclament les Niçois… Et je les comprends, moi aussi ça m’agace lorsque je passe quelque part et que je vois un réverbère cassé, et qu’il est encore cassé une semaine après. On ne laissera personne de côté.
Et vous allez avoir recours souvent aux référendums locaux ?
Probablement ! Déjà, je pense que nous en ferons un sur le nouveau mode de transport à mettre en place pour Gambetta, mais aussi pour le projet de Cassini et de la place Île-deBeauté.