Antibes : pas de fièvre au camping du Pylône
Bordé par la Brague et situé à deux cents mètres de la plage, le camping du Pylône, à Antibes, est un incontournable de l’été.
Pas cette fois, semble-t-il. Les juillettistes se font attendre. Y compris, parmi eux, les propriétaires d’un de ces mobile-homes que l’on désigne ici comme des « résidences secondaires » .Levirusa pesé et pèse encore, même s’il s’agit ici de vacances au grand air.
« La saison débute de manière très timide », reconnaît Claire Cohen. « Pour l’instant, nous ne réussissons pas à compenser toutes les annulations tombées pendant le confinement. Ce qui concerne à la fois juillet et août, puisque les gens nous ont expliqué qu’ils n’auraient pas leurs congés ou que, financièrement, ce ne serait pas possible. » Le Pylône a rouvert le 2 juin, dans le prolongement des annonces du gouvernement. « Je ne vous cache pas qu’en ce moment, il n’y a personne. » La reprise est très molle, alors que le camping compte cent emplacements, occupés pour la plupart d’entre eux par des propriétaires particuliers. Qui, euxmêmes, ne viennent pas, en majorité étrangers, notamment anglo-saxons. Deux Britanniques sont descendus en voiture la semaine dernière, faute d’avions pour assurer la liaison. « Mais nous sommes dans une grande incertitude et il y a encore beaucoup d’appréhension. »
« Compliqué pour tout le monde »
Le virus fait peur. « Les gens se posent des questions. Ils se demandent s’il faut porter le masque partout, s’il y a des files d’attente, si la plage et la piscine sont accessibles. Tout n’est pas clair pour tout le monde, on essaie de rassurer en disant que nous sommes à l’air libre et que chacun sera dans son mobile-home ou dans sa caravane. Aucune contrainte de ce côté-là. D’autant que notre bassin est très grand, 25 mètres sur douze, sans problème de distanciation. »
Une vingtaine d’emplacements pour le camping traditionnel et vingt mobilehomes sont toujours disponibles à la location, malgré des prix maîtrisés. 31,90 € tout compris pour une tente, deux occupants et une voiture, 700€ pour un mobilehome à la semaine, pour quatre. Aucune promotion n’est envisageable : « Habituellement, on fait rentrer l’argent sur six mois en travaillant sur douze. Là, il ne nous en reste que trois. Non, on ne peut pas faire de remise et les clients ont moins d’argent ou ont décalé les vacances. C’est compliqué pour tout le monde, chacun peut le comprendre. »
Deux perspectives pour redresser la barre : la fin de l’année scolaire, effective depuis ce week-end, et les réservations de dernière minute, qui tardent à venir.