Monaco-Matin

Gare de Menton : « J’avais besoin de voir la mer et le soleil »

- A.R.

Inutile de chercher une cohue, il n’y en a clairement pas. Mais les valises sont malgré tout de retour en gare de Menton – preuve que les touristes reviennent progressiv­ement dans la cité des citrons. Il y a les étudiants de retour à la maison pour l’été, les voyageurs arrivés de l’aéroport de Nice que les étiquettes sur les valoches trahissent, ou encore quelques familles qui visitent la région. Quand on tend l’oreille, difficile de capter des langues étrangères autres que l’italien. Les Transalpin­s habitués de la ligne Vintimille-Marseille l’ayant logiquemen­t reprise dès que le déconfinem­ent l’a permis. Pour s’aérer les week-ends, surtout.

Changement­s de plan

Reste que les prévisions d’un tourisme majoritair­ement franco-français semblent se vérifier du côté des usagers du train. Jean-Marie, 55 ans, est l’un d’entre eux. Originaire de Nantes, il en avait assez du mauvais temps de ces dernières semaines. « J’avais prévu de partir mais pas forcément à Menton. Quand j’y avais réfléchi en début d’année, je pensais aller en Espagne mais tout est devenu compliqué avec la fermeture des frontières. Et ils ont eu beaucoup de cas de Covid, je n’étais pas forcément rassuré », explique-t-il. Soulignant avoir fait 9 h de train, avec une escale à Paris pour voir de la famille un peu isolée pendant le confinemen­t. « C’est sûr que c’est long, mais je n’avais pas très envie d’être enfermé dans un espace aussi restreint qu’un avion. » Ce sentiment d’enfermemen­t, Mathilde, 34 ans, l’a quant à elle vécu pendant deux mois. Confinée dans un studio sans balcon dans le XVIIIe arrondisse­ment de Paris.

« J’avais envie – et même besoin – de voir la mer et le soleil. Ma soeur pouvait m’héberger à Nice alors j’ai sauté sur l’occasion », souligne-t-elle. Précisant s’être arrêtée à Menton dans l’idée d’aller au jardin Hanbury, juste après la frontière, côté italien. Pour s’éviter six heures de trajet, Mathilde avait envisagé prendre l’avion – comme elle le fait d’habitude. Mais les tarifs pratiqués l’en ont dissuadée.

Gilles et Dominique font partie des rares étrangers croisés à la gare ce jour-là. Fraîchemen­t retraité, ce couple suisse de randonneur­s chevronnés rêvait de faire le GR5 aussitôt leur vie profession­nelle achevée. Le confinemen­t a retardé leur projet, mais dès que la SNCF a repris son rythme de croisière, ils ont pris la direction de Menton. Désireux de faire la traversée des grandes Alpes dans le sens sud-nord pour éviter les trop fortes chaleurs. « Nous irons à pied jusqu’à Thonon où des amis viendront nous chercher. Cela devrait nous prendre entre trois semaines et un mois selon les jours où on décide de se reposer », sourient-ils. Conscients qu’ils seront à peu près seuls sur les chemins, affranchis des contrainte­s sanitaires.

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(Photo Jean-François Ottonello) Habituée à recevoir un grand nombre de touristes durant l’été, la cité des citrons ne fait pas encore le plein. Mais des voyageurs – surtout français – commencent à arriver malgré tout.

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