buts marquants de la carrière de Raul Ruhr de plaisir
Auteur de plus de 420 buts dont 323 en 741 matchs sous les couleurs du Real Madrid, Raul Gonzalez Blanco était un buteur redouté et redoudable.
Malédiction brisée
« L’Aguanis » de Tokyo
Raul le considère comme le « plus beau but de sa carrière ». Le er décembre , le Real Madrid, champion d’Europe, joue la Coupe Intercontinentale, l’ancêtre de la Coupe du monde des clubs. A Tokyo (Japon), les Merengues ont rendez-vous avec les Brésiliens de Vasco de Gama, vainqueurs de la Copa Libertadores. Largué en Liga, Madrid est sous pression. Trois jours avant la finale, jouée sur un match, Clarence Seedorf et Ivan Campo en viennent aux mains. En cas de sortie de route, le technicien néerlandais Guus Hiddink est promis au chômage. C’est sans compter sur le but de « L’Aguanis ». Un terme sans véritable signification, inventé par le père de Raul. « Quand j’avais ans, j’ai marqué un but où le défenseur et le gardien sont allés au sol. Les parents, à l’époque, l’avaient appelé le but de « L’Aguanis ». C’est pour cette raison que mon père, présent au Japon, a dit à un journaliste que j’avais marqué le but de ‘‘L’Aguanis’’ », a décrypté plus tard l’actuel coach de la réserve du Real. Devant . spectateurs, Seedorf adresse une transversale au buteur espagnol qui contrôle du gauche, élimine Vitor puis met à terre Odvan et le portier Germano d’une feinte de frappe. Mal embarqué après avoir vu Juninho égaliser (celui qui fera les beaux jours de l’OL), le Real l’emporte (-, ’). Raul sauve la tête de Hiddink et Madrid soulève sa deuxième Coupe Intercontinentale après .
Il efface Di Stefano
C’est un but comme il en a marqué des dizaines. Et pourtant, celui-ci sort du lot. Le février , Raul détrône Alfredo Di Stefano de son fauteuil de meilleur buteur de l’histoire du Real Madrid. Quinze ans après ses premiers pas chez les pros, l’attaquant de ans inscrit un doublé sur la pelouse de Gijón. Les Merengues étrillent le club asturien (-).
Ses e et e pions avec le maillot blanc, soit deux de plus que la légende des années et (). Il dépasse l’Hispano-Argentin sur un plat du pied exécuté entre deux défenseurs, reprenant un centre de Sergio Ramos alors latéral droit (’). Pour enfoncer le clou, il clôt les débats en étant à l’affût d’une faute de main de Lafuente, le gardien local (e). La récompense du talent et d’une incroyable régularité au haut niveau.
Clin d’oeil du destin
Il aurait pu ne jamais porter les couleurs du Real. Et s’il a rejoint la Maison blanche à ans, en , Raul le doit aux soucis financiers rencontrés par l’Atlético Madrid, son club depuis , où le président Jesus Gil dissout le centre de formation. L’enfant de San Cristobal de Los Angeles, quartier pauvre de Madrid où il a été élevé par une mère femme de ménage et un père électricien, est poussé vers la sortie. L’Atlético et sa culture populaire coulent dans les veines de la famille mais l’adolescent file chez le rival merengue. Il cartonne dans les catégories de jeunes et finit par s’ouvrir les portes de l’équipe première. Il inscrit son premier but en pro le novembre pour ses débuts au Bernabeu contre… l’Atlético (succès -). Sacré clin d’oeil. Sept jours après ses premiers pas chez les A à Saragosse à ans et mois (stade où il jouera aussi son dernier match avec le Real). Face à l’Atléti, servi par Michael Laudrup à l’entrée de la surface, Raul trouve la lucarne en une touche. Il court vers le banc de touche poursuivi par Ivan Zamorano (photo) et tombe dans les bras de Jorge Valdano. Eternellement reconnaissant envers ce coach qui l’a lancé au haut niveau, il appellera son premier fils Jorge.
Le Camp Nou réduit au silence
Le e du Ballon d’Or a inscrit buts dans l’histoire du Clasico. Celui qui a le plus retenu l’attention date d’octobre . Au Camp Nou, le n° plante un doublé lors de la e journée de Liga. Il égalise d’un lob dont il a le secret (-, ’), malgré le retour désespéré de Michael Reiziger. Dans la foulée, il se dresse face aux tribunes et pose son index sur sa bouche et exige le silence. L’image fait la une de Marca et le tour du monde. Le voilà dans la légende.
« Ma relation avec les joueurs de Barcelone, le club et les supporters a été d’un grand respect. Il y a juste eu des moments qui, sur le terrain, avec la tension, m’ont poussé à faire ce geste », confiait le goléador en , soucieux de ne pas froisser ses coéquipiers de la sélection.
Homme de finales
La finale de la Ligue des champions est connue pour la volée d’anthologie de Zinédine Zidane. Avant ce but de la victoire face à Leverkusen (-), Raul avait débloqué la marque du gauche (’). Un tir à ras de terre sans regarder la cage sur lequel le portier allemand (Butt) se troue. Ce but n’est pas le plus beau mais il confirme que Raul aime les grands rendez-vous. Le buteur remporte son troisième sacre européen après et , année où il avait déjà marqué en finale. Le Real attendra
ans avant de remporter à nouveau la coupe aux grandes oreilles.
Evincé sans élégance du Real en , au grand dam des supporters, Raul rebondit à Schalke . Après avoir conquis titres en ans, d’aucuns se demandent si l’idole merengue continuera à empiler les buts ? La réponse ne tarde pas. Après une entame de Bundesliga horrible ( défaites en journées), l’association entre le club de la Ruhr et l’ex-Colchonero fait des étincelles, notamment en Ligue des champions. Parti d’Espagne avec buts dans la reine des compétitions européennes, déjà le meilleur total de l’histoire, le Madrilène ajoute cinq unités à son compteur outre-Rhin. Il plante sa e et dernière réalisation en quart retour, contribuant à l’élimination de l’Inter Milan, tenant du titre (-). Son crochet sur Julio César est un modèle. Depuis, CR et Messi l’ont doublé avec et buts.
Le juin , l’Espagne ouvre sa Coupe du monde face à la Slovénie, nouveau venu à ce niveau. Mais la Roja débarque en Corée du Sud avec une malédiction dans les bagages. Elle n’a plus remporté son match d’ouverture dans un Mondial depuis . Une éternité. Juste avant la pause, Raul surgit pour ouvrir le score du pointu et mettre les siens sur les rails du succès (-). Alors que José Antonio Camacho voit ses hommes secoués dans les duels, le Madrilène rappelle à quel point il est décisif. Ce poids en sélection n’a jamais été récompensé par un trophée, malgré trois Coupes du monde (, et , buts) et deux Euros ( et , réalisation). En , blessé, il est forfait en quart contre la Corée et l’Espagne trépasse. En , alors qu’il aurait pu devenir champion d’Europe, Luis Aragonès lui préfère Sergio Garcia et Daniel Guiza. Meilleur buteur de la Roja entre et , celui que Hierro surnommait ‘‘El Ferrari’’ pour sa fiabilité ( capes, buts) a été supplanté par David Villa ().