Monaco-Matin

« Je peux me libérer »

Présent à l’UTS, Benoît Paire prend plaisir à retrouver les courts. Mais le Français n’est pas encore au point et le reconnaît aisément

- RECUEILLI PAR VIVIEN SEILLER

ASophia-Antipolis, Benoit Paire fait du Benoit Paire. Il alterne le chaud et le froid. Pousse quelques gueulantes contre les arbitres et s’agace contre lui-même. Samedi, il a même comparé son physique à celui de Paul le Poulpe en beau milieu d’un match. Bienvenus dans son univers. Battu par le Niçois Elliot Benchetrit sur les courts de l’Académie Mouratoglo­u, le Français de  ans n’est pas encore au top de sa forme mais ne s’en formalise pas. Connu pour sa franchise, il a fait le point sur la situation actuelle et espère y voir plus clair dans les semaines à venir.

Comment vous sentez-vous physiqueme­nt ?

J’ai eu pas mal de pépins depuis la reprise mais c’est normal, je n’ai rien fait pendant deux mois donc je ne suis pas bien du tout. J’ai eu mal à l’épaule et au genou, il faut que je fasse attention. Ça se voit à mon visage, mes jambes ne répondent pas vraiment. Je sais que la reprise est difficile et qu’il nous reste du temps comme les tournois vont se faire mi-août. Ça ne sert à rien de taper trop vite directemen­t, il y a beaucoup de points d’interrogat­ion.

Et dans la tête ?

C’est vraiment difficile pour nous, encore plus pour moi qui ne suis pas un grand fan de l’entraîneme­nt (sourire). Ce n’est pas quelque chose qui me fait rêver et “kiffer”. Moi, c’est vraiment les matchs. Cette compétitio­n nous fait du bien.

Le format vous plaît ?

Ça change. Il faut être concentré sur tous les points donc je me fais assez vite distancer. Si je lâche un ou deux points ça fait directemen­t quatre points d’écart. Ça m’oblige à être concentré à chaque fois, chose que je ne fais pas dans le circuit. Je ne gagne pas beaucoup de matchs mais c’est drôle. Un axe de travail ? Non, parce que je n’arriverais pas au bout (sourire). Je me connais, je peux vite exploser.

Mais vous pouvez vous lâcher...

Oui, ça fait du bien. J’ai des émotions sur le court. Les gens apprécient et moi je peux me libérer. Il n’y a pas de souci avec les arbitres, je peux être comme ça sur le court, leur dire ce que je pense et aller boire deux trois verres avec eux après. Et puis les gens font comme ça quand ils jouent au tennis, ce sont les premiers à balancer leur raquette.

Le niveau de jeu global ?

Il y en a qui jouent déjà très bien, ils s’entraînent tous les jours. Ils font le choix de s’entraîner à fond comme si on allait reprendre dès demain. Ce n’est pas ce que j’ai privilégié, il faut que je prenne un peu de temps pour moi. Il faut dire aussi que ça m’arrange (sourire). On voit que certains joueurs sont déjà prêts mais il ne faut pas s’épuiser très vite non plus. Au bout de la troisième semaine aux États-Unis peut-être qu’il y en a qui craqueront.

Les « Stanpairo »

 vous manquent ?

C’était cool, mais regarde dans quel état ça m’a mis ! (sourire) On a bien rigolé, on est encore en contact avec Stan. On a pu partager tout ça, se dire des l’incertitud­e. C’est très dur pour moi, j’ai du mal à visualiser. Il y a un mois en arrière j’aurais dit ça va mieux mais en fait c’est un peu la catastroph­e en ce moment. Il y a des risques, ce n’est pas forcément safe même si on a envie de jouer au tennis, moi le premier. Si c’est y aller en prenant des risques, attraper le Corona et devoir faire une quarantain­e dans un hôtel... ça parait compliqué au vu de la situation actuelle même si je ne suis pas spécialist­e. Aujourd’hui ? Je dis non. Quand je vois les conditions, ce qu’il faut faire et le risque qu’il y a... Je préfère attendre Madrid et Rome. »

vérités, parler d’autre chose. J’en ai fait mais si la saison reprend mi-août il va falloir calmer pour reprendre complèteme­nt.

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(Photo UTS) Benoît Paire.

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