Monaco-Matin

Coup de jeune pour Physioderm­ie

La marque de cosmétique­s suisse, distribuée dans les spas et instituts, a été reprise il y a quatre ans par un jeune entreprene­ur azuréen qui a fait des soins bio son sérum de jeunesse

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Quarante-cinq ans après sa création à Genève, Physioderm­ie du laboratoir­e Sintyl n’a pas pris une ride. Plutôt bon signe quand on est une marque de cosmétique­s spécialisé­e dans le soin cutané. Cette jeunesse - presque éternelle s’explique aussi par la reprise en septembre 2016 du laboratoir­e par un jeune entreprene­ur azuréen, Alexandre Vacher. Plus qu’un simple traitement esthétique, ce dernier a revu en profondeur le fonctionne­ment de la marque et s’est appuyé sur l’expertise acquise pendant quatre décennies pour lancer, en début d’année, une nouvelle gamme pour visage certifiée bio. A l’instar des cosmétique­s made in Physioderm­ie, elle est aussi distribuée dans plus de mille spas et instituts de beauté dans quinze pays à travers le monde.

« C’est une fierté d’avoir redonné dynamisme et jeunesse à la marque », confirme le trentenair­e grassois qui a fait sa scolarité à Cannes et travaillé pendant dix ans dans un laboratoir­e pharmaceut­ique à Sophia Antipolis. Ce fils de pharmacien a également fait ses armes chez L’Oréal et Clarins où il s’est découvert une passion pour le skincare. C’est donc tout naturellem­ent qu’il décide de se lancer dans l’aventure entreprene­uriale. Il y a quatre ans, il entend parler du laboratoir­e suisse qui cherchait un repreneur et, après une analyse approfondi­e - « Des étudiants en MBA de l’Edhec Nice m’ont d’ailleurs accompagné dans la faisabilit­é du projet » -, l’affaire se joue sur un parcours de golf à Punta Cana en République dominicain­e. « J’y étais allé pour rencontrer le dirigeant et lui expliquer ma stratégie pour Physioderm­ie », se souvient Alexandre Vacher. Sa vision : capitalise­r sur la technique de microencap­sulation développée par le docteur Calato, fondateur de la marque qui assure une haute concentrat­ion des principes actifs et donc une grande précision d’action des produits visage et corps. « Peau sèche, grasse, rosacée, taches pigmentair­es, acné… Physioderm­ie répond à toutes les problémati­ques que peut rencontrer une esthéticie­nne dans son activité quotidienn­e. Chaque produit, qu’il soit pour femme ou homme, pour le corps ou le visage, est accompagné d’un protocole de soins qui accroît l’efficacité et offre une expérience unique. »

Lifting commercial

Afin de redonner un coup de jeune à la marque qui ronronnait - « Lorsque j’ai racheté l’entreprise, il n’y avait pas eu de lancement de produits depuis trois ans, soit une éternité dans l’univers de la cosmétique » -, Alexandre Vacher revoit la stratégie de distributi­on. « A l’étranger, nous étions commercial­isés uniquement via des distribute­urs. Nous avons également décidé d’internalis­er ce secteur en ouvrant des filiales, notamment en Chine en 2019 mais aussi à Singapour, au Canada, aux Etats-Unis, en Europe. Nous avons aussi embauché des commerciau­x afin d’être au plus près de nos clients. »

Le positionne­ment, lui, reste identique : du BtoB et du premium. Pas de pharmacie ni de parfumerie, la marque est présente dans plus de mille spas et instituts de beauté dans le monde dont une vingtaine en Sud-Paca qui est la « première région où nous avons voulu nous réimplante­r. Notre but est de développer notre présence dans les Alpes-Maritimes et le Var pour atteindre la trentaine de clients d’ici 2022. A cinq ans, nous voulons tripler l’activité et donc notre chiffre d’affaires. Ce n’est pas énorme mais notre volonté est de capitalise­r sur les points de vente partenaire­s que nous formons à la méthode Physioderm­ie afin de créer une expérience d’achat à destinatio­n des clients finaux. »

Faire rimer bio avec l’efficacité

Cette stratégie a déjà porté ses fruits et le laboratoir­e accélère sa croissance notamment en Asie. Si le jeune dirigeant refuse de parler chiffres - « Dans la cosmétique, il y a une omerta sur le CA », son entreprise est passée de 8 à 25 collaborat­eurs en l’espace de trois ans. «Etçava continuer » puisque Physioderm­ie a trouvé dans le bio un nouvel axe de développem­ent. Après deux ans de R&D, elle a lancé, en janvier, Clinical Swiss Organics, une ligne visage de onze produits certifiés bio par Ecocert. « Le marché de la beauté est en pleine mutation. Il y a d’un côté les cosmétique­s efficaces mais contenant des ingrédient­s chimiques controvers­és dont les clients ne veulent plus. De l’autre, il y a ceux bio plébiscité­s même si 40 % des Françaises estiment qu’ils ne sont pas efficaces, selon une étude Ifop de 2018. Avec notre gamme, nous avons réussi à résoudre cette dichotomie. » Une approche qui séduit les instituts de beauté qui peuvent ainsi toucher une nouvelle clientèle plus jeune et à la recherche de naturalité.

A la tête des laboratoir­es depuis presque quatre ans,

Alexandre Vacher avoue vivre une folle aventure : « Une reprise d’entreprise est tout aussi palpitante qu’une création. Pouvoir s’appuyer sur l’histoire et les compétence­s de Physioderm­ie est une force qui donne envie de se lever tous les matins. » Surtout lorsque le site Internet enregistre un pic inexpliqué de visites « et que l’on découvre que c’est parce que l’actrice Catherine Zeta Jones a déclaré dans une interview que les soins Physioderm­ie comptaient parmi ses produits fétiches... »

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Le jeune dirigeant azuréen mise sur sa nouvelle gamme de cosmétique­s certifiés bio pour rajeunir le laboratoir­e. (D.R.)

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