AS Monaco : Niko Kovac déjà en mission
Fraîchement nommé coach de l’AS Monaco après un dimanche traversé au galop pour prendre ses marques, le Croate a dirigé sa première séance collective à La Turbie, hier matin
C’était comme une nouvelle rentrée des classes près d’un mois après la reprise officielle. Hier matin, Niko Kovac et son staff dont son frère Robert, ont dirigé leur première séance collective à La Turbie où le groupe ne peut toujours pas accéder aux lieux de vie (vestiaire, réfectoire) en raison des règles sanitaires.
La veille, le nouveau coach monégasque était arrivé sur la Côte d’Azur en milieu d’après-midi par un vol commercial en direction de Francfort avant d’être accueilli en grande pompe au centre d’entraînement par Oleg Petrov (viceprésident directeur général), Viacheslav Ivanov (directeur général adjoint) et Paul Mitchell (directeur sportif).
Sur place, Niko Kovac ne met pas beaucoup de temps à reconnaître les lieux malgré les travaux conséquents du centre d’entraînement. Avec son frère Robert, ils se sont entraînés quelques jours sur le site en août 2001 avec le Bayern Munich peu de temps avant de défier Liverpool en finale de la Supercoupe d’Europe au Louis-II (défaite 2-3).
Une fois son contrat de trois saisons - plus une en option - signé, Niko Kovac a fait le point avec Paul Mitchell. Les deux hommes incarnent le nouvel élan pris par le projet monégasque. La prochaine étape : le mercato. En attendant, l’ancien technicien du Bayern Munich a demandé à avoir à disposition des vidéos séquencées de chaque entraînement pour montrer au groupe ce qu’il aimerait mettre en place dans le jeu.
Un staff de vieilles connaissances
Dans la foulée, il a pris ses quartiers au Monte Carlo Bay, un palace monégasque, où il a tenu à adresser des mots sincères pour Robert Moreno et son staff dans une vidéo relayée par le site du club.
Alors qu’il parle déjà parfaitement l’anglais, ainsi que l’allemand, Kovac souhaite se mettre au français le plus rapidement possible pour faciliter sa communication. Hier matin, pour sa première séance devant son groupe, il était déjà accompagné d’une partie de son staff technique. A ses côtés son frère Robert, lunettes sur le nez, mais aussi Goran Lackovic (50 ans), un Croate, qui avait officié avec les frères Kovac chez les Espoirs croates et en équipe nationale en tant qu’adjoint ainsi que Walter Gferer, un Autrichien de 47 ans et ancien préparateur physique du RB Salzbourg où il avait croisé Niko Kovac quand celui-ci jouait ses dernières saisons de joueur. Des analystes vidéos pourraient venir compléter le staff technique.
Un entraîneur des gardiens est également recherché. Un profil comme Manfred Petz, avec qui Niko Kovac a collaboré pendant deux ans à Francfort et sans club depuis janvier conviendrait-il ? L’avenir nous le dira. En attendant, Kovac va pouvoir réellement se mettre au travail et commencer à dessiner les contours de son effectif. Une équipe dont l’objectif sera de terminer européen, si possible sur le podium.
Le mercato va forcément jouer un grand rôle dans les semaines qui viennent pour permettre à tout ce petit monde de remplir le cahier des charges.
Mais des questions demeurent. Qui va hériter du brassard quand Kamil Glik, tout proche de s’engager en Serie A chez le promu Benevento, sera parti ?
Une recrue en défense centrale, expérimentée, est-elle à l’ordre du jour ?
Quid du milieu défensif pour équilibrer l’ensemble ?
Un milieu créateur est également dans les petits papiers, mais quel profil ?
Demain soir, l’équipe doit défier Liège en Belgique pour un deuxième match amical de préparation, on en saura déjà un peu plus sur la volonté tactique de Kovac. L’ancien capitaine des Vatreni va-t-il s’appuyer sur un 4-23-1 comme au Bayern Munich ou un 3-5-2 époque Francfort ? Alors que d’aucuns s’interrogent sur la - longue - durée du contrat (3+1), d’autres sont persuadés que ce mariage entre l’ASM et l’ancien capitaine croate va fonctionner.
Dado Prso : « Avec les frères Kovac, tu peux voyager »
C’est notamment le cas de Dado Prso, ancien joueur monégasque (1997-2004) et coéquipiers des frères Kovac en sélection entre 2003 et 2006 : « Ce sont des mecs sérieux, travailleurs, des bonnes personnes. Il n’y a pas de chichi avec eux, tu peux voyager, poursuit-il. Ils sont carrés, droits et justes. Leurs carrières parlent pour eux, ils ont joué à des postes différents alors ils connaissent parfaitement le football ».
Quelque part, le club princier souhaitait franchir un palier rapidement dans sa professionnalisation mais aussi dans sa capacité à poser les bases solides de son nouveau projet. Robert Moreno, novice en tant qu’entraîneur mais également sans carrière de joueur plaidant pour sa cause, est sans doute apparu trop léger aux yeux de Paul Mitchell. Tout l’inverse d’un Niko Kovac. Prso encore : « Niko, quand il était joueur, il avait déjà ça dans le sang d’être entraîneur. C’était le relais privilégié du coach sur le terrain, il était là pour guider l’équipe ». Reste maintenant à transmettre cette expérience à ses joueurs.