A Cannes : une habitude à prendre dans toutes les langues
Voilà plus de quatre mois que les salariés du Carrefour Market de la rue Meynadier, à Cannes, cachent leurs sourires de bienvenue derrière un rectangle bleu. Alors l’application de la nouvelle règle ne les bouleverse pas : « Ce n’est pas toujours évident, respirer est parfois un peu difficile, mais on a pris l’habitude », note Aïcha, caissière. Comme Karim, agent de sécurité, elle passe sa journée de travail (7 heures d’affilée) derrière son masque depuis le début de la crise. Et derrière un plexiglas aussi… « Ce n’est pas toujours simple de se comprendre. On n’entend pas très bien, mais bon, on finit toujours par y arriver ».
Le masque au fond de la poche
Le retour du masque obligatoire ne change pas grand-chose au quotidien, confirme David Romeyer, le gérant de ce supermarché de centre-ville. « Nous n’avons levé aucune mesure barrière depuis le déconfinement : gel, désinfection, distanciation… Tout y est », dit-il, alors qu’hier matin, il a briefé ses 32 salariés (un effectif renforcé pendant la saison estivale) : « Je leur ai dit de surtout rappeler la règle aux clients qui oublieraient, mais la grande majorité se présente avec un masque. Et quand il ne le porte pas, c’est qu’ils l’ont oublié dans une poche », affirme le responsable qui souligne dans l’organisation de son établissement une seule nouveauté : l’affichage de prévention que l’on voit partout dans le magasin se décline depuis hier en quatre langues : « En français, anglais, allemand et espagnol… Même si les touristes étrangers sont moins nombreux cette année à cause de la pandémie. On a perdu environ 25 à 30 % de fréquentation », souligne David Romeyer qui constate qu’après une régression, les ventes de masques ont repris de plus belle. « Nous sommes régulièrement livrés. Nous n’avons jamais eu de rupture », note-t-il.
« Cannes, c’est un entraînement ! »
Josiane, cannoise, vient justement d’acheter un lot de 20 masques. Elle se dit soulager que tout le monde soit de nouveau obligé de le porter : « C’est plus rassurant. Ça devenait vraiment n’importe quoi ».
Quant à Stan, un client anglais qui porte un masque à la Dark Vador et des sacs de courses bien remplis, il est venu à Cannes depuis sa ville natale de Brighton : « À partir de jeudi 24 juillet, le port du masque sera aussi obligatoire en Angleterre. Du coup, à Cannes, c’est un entraînement », dit-il le sourire dans les yeux.