Monaco-Matin

Sommet de Bruxelles : le bout du tunnel ?

Le président du Conseil européen a annoncé, hier soir, qu’il allait proposer aux Vingt-Sept un nouveau plan avec 390 milliards de subvention­s et 360 milliards de prêts

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Charles Michel, président du Conseil européen, va soumettre aux Vingt-Sept de l’Union européenne une propositio­n révisée de plan de relance de l’économie de l’UE sur lequel ils bataillent depuis vendredi, et juge « possible » un accord. Il s’agit désormais de 390 milliards de subvention­s et 360 de prêts.

Cette propositio­n « est le fruit d’un travail collectif extrêmemen­t intense », a affirmé le Belge. « Les dernières étapes sont toujours les plus difficiles, mais je suis confiant [...] Je suis convaincu qu’un accord est possible », a ajouté celui qui joue un rôle de médiateur dans ce sommet. Charles Michel avait annoncé, hier matin, à l’issue d’une nuit complète de négociatio­ns, qu’il tenterait de bâtir un nouveau compromis sur la base d’un plan composé de 390 milliards d’euros de subvention­s, contre 500 milliards dans le projet initial. La reprise du sommet, à l’origine prévue à 16 heures a été repoussée à plusieurs reprises, en raison des dernières discussion­s entre les Européens sur ce projet de compromis.

Le montant des prêts revu à la hausse

Selon un document obtenu par l’Agence France Presse (AFP), l’accord pourrait se faire autour d’un plan de relance global de 750 milliards euros financés par un emprunt commun, composé de 390 milliards de subvention­s et de 360 milliards de prêts remboursab­les par les bénéficiai­res. La propositio­n initiale de la Commission européenne répartissa­it les 750 milliards de ce fonds de relance en 500 milliards de subvention­s et 250 milliards de prêts. Le versement des fonds sera aussi lié au respect de l’Etat de droit, un critère dont le respect sera là aussi jugé à la majorité qualifiée. Les Européens discutent depuis vendredi matin de ce projet, ardemment défendu par Paris et Berlin. Il est destiné à relancer une économie mise à terre par le coronaviru­s. Mais il faut pour cela convaincre une poignée de pays plus réservés, appelés « frugaux » : les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède, le Danemark et la Finlande. La réduction du volume des subvention­s est un geste en leur direction. Le dirigeant néerlandai­s, Mark Rutte, le plus difficile à convaincre, a reconnu que des progrès avaient été faits. « Cela peut encore échouer. Mais je suis plus optimiste que je ne l’étais cette nuit à un moment donné, où je me suis dit : c’est fini », avait-il expliqué dans la matinée. L’issue du sommet reste incertaine, l’unanimité nécessaire des vingt-sept Etats membres rendant un accord particuliè­rement difficile. Le Premier ministre luxembourg­eois, Xavier Bettel, habitué des sommets depuis sept ans, a avoué avoir « rarement vu des positions aussi diamétrale­ment opposées, sur beaucoup de points ».

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(Photo AFP) L’issue de ce sommet européen pour faire face à la crise sanitaire reste toutefois incertaine.

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