Laurent Joffrin veut promouvoir une gauche «réaliste et réformiste»
« Nous voulons la refondation d’une gauche réaliste, réformiste, une gauche de transformation sociale, qui affronte les défis d’aujourd’hui et qui redonne au pays le goût de l’avenir, en tout cas l’espoir d’un monde meilleur », a affirmé, hier, Laurent Joffrin [photo AFP], ex-directeur du quotidien national Libération, sans laquelle une victoire en 2022 n’a «aucune chance » de se réaliser, mais « l’incarnation » d’un tel mouvement ne pourra se dégager qu’à partir de l’été 2021 selon lui.
Son appel à « s’engager » dans ce « processus » qui doit mener à la prochaine présidentielle a déjà été signé par environ 150 personnes, connues ou non, mais par aucun élu. Ont notamment signé les auteures Mazarine Pingeot et Noëlle Chatelet, des personnalités du monde du spectacle (Ariane Mnouchkine, Benjamin Biolay, Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Jean-Michel Ribes...) ou des intellectuels (Michel Wieviorka, Alain Touraine, Hélène Cixous, Frédérique Bredin, Hervé Le
Bras...).
Les journalistes Pierre Lescure et Jean-Claude Guillebaud sont également signataires, ainsi que le médecin urgentiste Patrick Pelloux. «On se situe dans le courant qui agit et qui réforme, on part de la société civile mais il s’agit bien d’avoir un débouché politique », a insisté Laurent Joffrin. Interrogé sur « l’incarnation » de ce mouvement pour 2022, il a répliqué que c’était une « question prématurée ».
« Fracturation de la gauche »
« C’est une illustration de plus de la fracturation de la gauche, entre celles et ceux qui croient encore à la socialdémocratie, qui essayent de s’y raccrocher, et puis celles et ceux qui se mettent dans la roue de La France insoumise et qui rentrent dans une forme de protestation », a commenté, hier matin, sur Cnews le ministre délégué chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, venu du PS, qui a bénéficié d’une promotion au sein du gouvernement et à Bercy où il était secrétaire d’État à la Fonction publique.
« C’est aussi la démonstration, pour ceux qui en doutaient, que François Hollande n’est jamais loin de la politique. [...] c’est peut-être un signe effectivement mais c’est à lui de le dire, et à eux de le dire », a-t-il ajouté.
« Je le regarde avec une forme d’attention, car il y a des choses qui peuvent être intéressantes, de là à y croire, je ne franchis pas ce pas », a précisé l’ancien député PS de l’Ardèche.