Monaco-Matin

Paul-Loup Sulitzer « Supriya m’a sauvé »

« Naturalisé » niçois, l’ex golden boy écrivain soufflera ses 74 bougies demain soir à Saint-Tropez. Femme, argent, santé, projets avortés, amitiés érodées... Place à l’interview « Jeu de la vérité ».

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Comme par enchanteme­nt, le voici qui refait surface dans le paysage azuréen. Oublié l’appartemen­t « minable » à Bruxelles, l’inventeur du western financier jure avoir pris ses quartiers à Nice désormais. L’été dernier, c’était surtout son état de santé qui préoccupai­t après le gros malaise dont il avait été victime en marge du Grand Prix de Monaco. Ce qui ne l’avait pas empêché d’annoncer une salve de projets dont personne n’a vu la couleur... Rencontré sur le vieux port tropézien où il évolue à petits pas, tout en mettant la touche finale aux préparatif­s de son anniversai­re organisé demain soir chez Jean-Roch, Paul-Loup n’en démord pas. Secondé par son amie Mauricienn­e, dont il clarifie ici le rôle, il soigne son retour sur tous les fronts. Mais fini le bla-bla, place aux actes ! D’où l’interview format « Jeu de la vérité », comme jadis s’y était prêté son « ami » Alain Delon chez Patrick Sabatier, pour savoir si le Roi Vert est vraiment en passe de regagner sa « couronne ».

Pourquoi une domiciliat­ion niçoise cet été ?

Je loue en appartemen­t depuis mars pour être proche de MonteCarlo où je suis traité à l’hôpital Princesse Grace pour l’arythmie cardiaque qui a provoqué mon malaise en . J’estime être bien remis, dieu merci j’ai échappé au Covid, mais je suis très surveillé et je ne peux pas prendre l’avion pour l’instant.

L’anniversai­re tropézien s’imposait-il ?

Oui, parce que je reviens éternellem­ent sur les traces du village de mon enfance où est mort mon père lorsque j’avais  ans. Je suis en train d’écrire mes Mémoires qui débuteront à cette période.

Honnêtemen­t, allez-vous renouer avec les fastes de Barclay ?

Non, non... Nous nous retrouvero­ns juste à une trentaine à La Gioia de Jean-Roch, que j’aime bien. Je ne demande pas de cadeau particulie­r – villas, avion, voitures... –, j’ai tout eu.

Je ne suis plus matérialis­te. Je veux juste être heureux.

Écrire vos Mémoires, c’était déjà le propos de Monstre sacré en ... En panne de sujets ?

Il n’y avait rien là-dedans ! Cette fois ça partira de mon enfance, non loin, à La Capilla, et je dirai tout sur mes rencontres avec Michael Jackson, Yul Brynner, Bob Marley chez qui j’ai habité en Jamaïque, Basquiat qui m’avait fait un dessin sur du papier toilette et dont j’ai fait la connerie de me débarrasse­r lors d’un déménageme­nt... Marlon Brando aussi, en marge du tournage du Dernier Tango à Paris. Et tous les épisodes tropéziens avec Barclay, Johnny, Aznavour, mon amitié avec Sean Flynn, le fils d’Errol Flynn, et même mon déjeuner monégasque avec Winston Churchill grâce à Alexandre Onassis qui était en classe avec moi au lycée Janson-de-Sailly.

Le lien avec Supriya Rathoar qui chemine depuis sept ans à vos côtés, intime ou profession­nel ?

(sourire) Les deux ! Elle m’a sauvé la vie tout simplement.

(Supriya,  ans, intervient) Paul-Loup a toujours ces petites étoiles dans les yeux. La niaque pour avancer ! Il se plaint de mon côté maîtresse d’école car parfois je suis sévère avec lui... Mais c’est pour sa santé et qu’il réalise ses projets.

(Paul-Loup reprend) Je l’admire depuis notre rencontre sur l’île Maurice. Elle travaille depuis l’âge de  ans, s’est faite toute seule et, après un passage dans l’hôtellerie, la décoration, etc., est parvenue à se construire une magnifique propriété où elle m’a accueillie. Puis a finalement accepté de travailler pour moi...

Le champagne Paul-Loup Sulitzer, réel ou mirage ?

Tout s’est arrêté à cause du Covid... Pareil pour ma ligne de chemise siglée « PL$» dont je vous parlais l’été dernier... Cette fois vous verrez bien mon champagne. Il sera lancé le soir de mon anniversai­re avec six cuvées (élaborées par la Maison Jean-Paul Deville de Verzy, Ndlr) baptisées de noms de mes best-sellers : Cash, Money, Hannah, Le Roi Vert, Fortune et L’Impératric­e.

Combien vous rapportent vos droits d’auteur chaque mois ?

A moi rien ! Mes éditeurs ont reçu des avis à tiers détenteur... Tout est saisi à cause de l’Angolagate (ventes d’armes soviétique­s à l’Angola pour laquelle il aurait touché des commission­s, ndlr). J’ai eu une amende fiscale énorme ! Sans parler de mes divorces...

Alors de quoi vivez-vous aujourd’hui ?

Ma retraite... Et puis ce dont je vous ai parlé avant. On ne juge pas un homme aux millions qu’il a, mais par sa propre valeur. Même autrefois lorsqu’on me demandait combien je « pesais », je ne répondais pas. Enfin si,  kilos ! (sourire)

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Tous mes droits d’auteur sont saisis”

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Le capitalism­e a dégénéré”

Qu’en est-il des « amis » tropéziens qui vous accueillai­ent et vous tournent désormais le dos pour avoir peut-être trop profité de leurs largesses ?...

Je m’en fous... Je n’habite plus chez les « amis »... Je ne suis pas comme Massimo Gargia – que je respecte par ailleurs –, moi je vais à l’hôtel !

Quelle réussite actuelle vous impression­ne ?

Aucune. Ce sont des prédateurs ! Leur façon de faire des affaires n’est pas la mienne. Il n’y a pas d’éthique. Je suis un libéral, mais le capitalism­e, qui doit aider à bien vivre, a dégénéré et opprime autant que le communisme jadis. Le Sarkozysme et tout ça, ils ne voyaient que le fric... Ça, moi je ne peux pas...

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