« Inespéré », selon un syndicaliste
Il était circonspect. Et s’en est longuement expliqué, hier matin, alors que le maire recevait le Premier ministre à l’hôtel de ville. «Jepense que M. Estrosi prend le problème à l’envers. Peut-être réagit-il sous le coup de l’émotion », estimait alors Laurent Martin de Frémont, délégué du syndicat SGP Police FO, majoritaire dans les Alpes-Maritimes. Pourquoi cette réserve ? Aucun a priori négatif : « Certains penseront sans doute que cette visite est une opération de communication. Nous, non. C’est un signe fort qui est envoyé aux policiers. »
Ce qui le gênait, et sur quoi il reste perplexe, c’est l’élargissement des prérogatives des policiers municipaux. Certes, à titre expérimental selon l’annonce de Jean Castex.
« Étendre les missions, oui. Les compétences, non », résumait le représentant syndical. Bien qu’il n’y ait, selon lui, « aucune guerre des polices» , l’idée d’un hôtel mutualisé PN/PM lui paraissant par ailleurs positive.
Sa principale revendication concernait le renforcement de la police nationale. C’est acté. « Le reclassement de Nice en secteur difficile, c’est important pour pérenniser l’effectif. Même si nous préférerions que ce soit aussi le cas pour les circonscriptions de Menton, Cagnes-sur-Mer,
Antibes, Cannes et Grasse. »
Les soixante postes supplémentaires pour Nice le satisfont : «Onalesentiment que le Premier ministre prend le problème à bras-le-corps, c’est une façon de remettre les moyens quasiment à niveau, alors que nous avons perdu postes en deux ans. »
Un résultat « inespéré », selon Laurent Martin de Frémont. Cette prime de fidélisation n’a rien d’anecdotique. Si elle est réservée aux fonctionnaires en poste plus de deux ans, elle devrait représenter après cinq ans d’ancienneté environ euros sur l’année. « Cela fait dix-sept ans que nous nous battons pour l’obtenir. C’est très bien, je suis aujourd’hui un syndicaliste heureux. »