A. Bouzelmat : « Je suis un commissaire de terrain »
Nommé à la tête du commissariat de Menton depuis le 1er juillet, Adbel Bouzelmat a été investi officiellement, hier. Proximité, coopération, effectifs… il se confie sur les défis qui l’attendent
Le commissariat de Menton a désormais un nouveau patron. Abdel Bouzelmat, est, depuis le 1er juillet, à la tête de la circonscription de Sécurité publique de Menton (dont dépendent les villes de Menton, Beausoleil et Roquebrune-Cap-Martin). Un « premier poste de commissaire » pour celui qui a commencé sa carrière en tant qu’officier contractuel dans la gendarmerie avant d’intégrer la police et de gravir « pasàpas» les échelons (voir ci-contre).
Marié, père de deux enfants, Abdel Bouzelmat se définit comme « touche à tout », formé par le rugby – « l’école de la vie » – qu’il a pratiqué en compétition avec l’équipe de France de gendarmerie rugby et l’équipe Sud-Est Police Rugby. « Je veux être un commissaire de terrain », a-t-il confié quelques heures après sa cérémonie d’installation, hier.
Il s’agit de votre premier poste à la tête d’un commissariat. Quel commissaire souhaitez-vous être ?
J’attache beaucoup d’importance à l’exemplarité. Pour être suivi, il faut être exemplaire. Je veux un management humain, parce que je connais les difficultés. Moi aussi, j’ai été à Police secours, puis enquêteur et directeur d’enquête, j’ai ensuite géré un service judiciaire avant d’être n° d’une Sûreté départementale.
Je suis un commissaire de terrain. C’est un avantage indéniable d’avoir fait tous les grades.
Lorsque vous avez commencé votre carrière, vous imaginiezvous à ce poste ?
Pour être honnête, non. Je sortais d’un cursus universitaire. Les concours sont extrêmement sélectifs et je pensais celui de commissaire hors de portée. Mais je suis exigeant et persévérant. C’est ce qui m’a permis d’en arriver là, petit pas par petit pas.
Vous avez une double casquette gendarmerie/police. Un « plus » pour ce territoire ?
La richesse de mon parcours a toujours été un « plus » dans le cadre de mon activité. Je connais la gendarmerie, ce qui me permettra, je l’espère, d’instaurer une coopération au niveau des périphéries du territoire.
La coopération, c’est votre mot d’ordre ?
Je veux insister sur le partenariat. La police ne peut pas tout faire. Pour cela, je souhaite travailler dans le cadre de GPO (groupement de partenariat opérationnel), pour mettre en relation différents partenaires – police municipale, gendarmerie, éducation nationale – car la réponse ne vient pas toujours de nous. La circonscription est très vaste et il faut que tout le monde puisse accéder à la même sécurité, partout.
Comment ?
En complétant et insistant sur le travail avec les différentes polices municipales de Menton, Roquebrune et Beausoleil, initié par le commissaire Le Pollozec. J’ai déjà rencontré Jean-Claude Guibal et Gérard Spinelli, qui vont dans ce sens-là. Je dois voir le maire de Roquebrune prochainement. Le but est d’avoir une présence policière visible sur le terrain. C’est ce qu’attendent nos concitoyens, même si ici le sentiment d’insécurité n’est pas prégnant. C’est de la petite délinquance qu’il ne faut pas laisser croître. Quand on est peu, c’est le seul moyen d’arriver à des résultats.
Justement, des effectifs supplémentaires sont-ils envisagés ?
J’aspire à un renforcement d’effectifs, comme n’importe quel chef de service. Je ne sais pas comment vont se passer les futurs recrutements ou mutations. La Côte d’Azur attire beaucoup par le cadre de vie mais freine aussi parce que la vie est trop chère pour des salaires de fonctionnaires de police. C’est une difficulté pour recruter des gens.
Selon vous, quels défis vous attendent à Menton ?
Il y a un gros problème avec la délinquance routière. Nous organiserons des contrôles plus réguliers et conjoints avec la police municipale, la police monégasque ou encore la gendarmerie, chacun sur sa zone. Je veux que nos concitoyens voient la police et constatent les résultats de nos actions, qu’elles soient préventives ou répressives. Pour cela, il faudra trouver un moyen d’accroître la visibilité policière sur le terrain par des passages plus importants, des renforts plus réguliers de la compagnie départementale d’intervention, voire un appui CRS de temps en temps.