Hugo Clément : « Comme si elle demandait de l’aide »
Une rencontre imprévue. Une coïncidence lourde de sens. « Nous n’étions pas là pour filmer cela », reconnaît le journaliste Hugo Clément qui, lundi, a navigué au large d’Antibes. Et ce, pour les besoins du tournage d’un nouvel épisode de son émission de télévision « Sur le front » – diffusée sur France 2 – qui, cette fois-ci, se réalise en immersion dans la Méditerranée.
Engagé pour la cause animale, le reporter, notamment connu pour sa participation à l’émission Quotidien (TMC) de Yann Barthès, a pu vivre un tête-à-tête des plus inoubliables à une vingtaine de kilomètres au large de la cité des Remparts. À bord d’un navire, accompagné du photographe niçois Greg Lecoeur et de l’apnéiste Julie Gautier, son oeil se trouve attiré par une forme argentée non loin de la surface… « Nous pensions que c’était un poisson. Mais en plongeant tous les trois nous avons découvert une raie pastenague. » L’animal se trouve clairement en difficulté : « Accroché à lui, deux hameçons de pêche, leurs fils et un ballon de baudruche qu’il traînait comme un parachute. »
Sauvée par l’équipe, la raie est repartie dans les fonds
Allégorie poignante des dégâts provoqués par l’être humain sur la faune marine. Soit l’impact de la consommation et de la production illustré en une image, capturée par le plongeur de l’extrême. « Au lieu de partir à notre arrivée, elle s’est approchée de nous, comme si elle réclamait de l’aide », souligne le journaliste qui raconte le sauvetage de la Dasyatis pastinaca :« En faisant bien attention à ne pas toucher l’aiguillon, nous l’avons remontée à bord. Le capitaine de notre bateau s’est attelé à la libérer de ce qui l’entravait. Elle est repartie aussitôt dans les fonds, à toute vitesse. »
Un symbole fort qui, depuis la publication des clichés sur Twitter, affole les Internautes. Et pour cause : la métaphore choque, l’emblème scandalise. Si cette raie a pu être sauvée, combien agonisent à cause de nos déchets ?
Une question en suspend qui ne peut que heurter les consciences. À raison. Puisqu’ici il s’agit de notre société de consommation, de l’incidence de nos choix sur l’environnement. Des décisions minimes qui, à terme, peuvent avoir des conséquences désastreuses comme le souligne concrètement Hugo Clément : « J’ai des enfants, dont une fille de neuf ans qui adore les ballons. Eh bien je ne lui en achète pas. Et lorsque je lui explique pourquoi, elle comprend. » Se priver d’une tortue à l’hélium au bout d’une ficelle pour permettre aux vraies de vivre en paix dans nos océans : il n’y a pas plus évident.