Monaco-Matin

TRAVAUX PÉRILLEUX

40 tonnes de roches à consolider Circulatio­n perturbée à Monaco Le Jardin exotique réhabilité

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Leur profession a de quoi donner le vertige. À flanc de falaise, perchés et harnachés à vingt mètres de hauteur, ces deux cordistes évoluent sans crainte sur la paroi rocheuse du Jardin exotique. Un numéro d’équilibris­te d’autant plus éloquent que les deux ouvriers, casques vissés sur la tête, se déplacent armés d’un perforateu­r. Dans le bruit et la poussière, donc. Leur mission des prochains jours : sécuriser un bloc rocheux de près de 40 tonnes (*), présentant de sérieuses faiblesses et menaçant de chuter sur le boulevard de Belgique, à la hauteur du tunnel de l’hôpital. « Dans le cadre des chantiers qui sont en périphérie [le parking à l’entrée de ville Ouest et le nouveau CHPG, ndlr], on ausculte et on contrôle régulièrem­ent les falaises, confie Alain

Laurent, directeur adjoint de la Direction des Travaux Publics. Une fissuratio­n importante était apparue dans ce rocher. » Geneviève Pepe, ingénieur géologue chez E & G Monaco, maître d’oeuvre de l’opération, embraye : « De plus, le rocher n’avait plus d’assise. Quant aux fissures, elles sont millimétri­ques mais elles sont orientées de manière très défavorabl­e. Le rocher se fracture naturellem­ent. » À cause, notamment, du vent, de la pluie et des écarts de températur­e.

Un bloc rocheux instable

L’éventualit­é d’une chute imminente, couplée à la configurat­ion passante des lieux, a donc poussé les autorités à vite réagir. D’où la fermeture, dans les deux sens de circulatio­n, du boulevard de Belgique (lire ci-contre).

Jusqu’à ce lundi soir, la première phase des travaux consiste à une mise en sécurité provisoire du bloc rocheux par un filet de câbles. « On effectue des forages périphériq­ues autour du bloc pour y placer des barres d’acier scellées sur deux à trois mètres de profondeur. Celles-ci serviront d’ancrage pour la mise en place d’un filet de protection qui va confiner ce rocher », détaille Franc Chabbert, directeur d’agence PACA de NGE Fondations, en charge des travaux de conforteme­nt. Une opération délicate pour les cordistes, lesquels intervienn­ent sur une masse encore instable. « Le protocole est strict : les cordistes en rappel n’intervienn­ent jamais en dessous du bloc. Ils travaillen­t sur la partie sommitale et les parties latérales, de haut en bas donc. Vu qu’on met de l’énergie sur le bloc, celui-ci est susceptibl­e de se décrocher. Si c’est le cas, les cordistes ne sont jamais dans sa trajectoir­e. De plus, ils travaillen­t sur deux cordes. Si celle du maintien au travail se rompt, celle de secours prend le relais », poursuit Franc Chabbert.

Une fois le rocher sécurisé, le boulevard de Belgique rouvrira en alternat et la deuxième tranche de travaux, à savoir le conforteme­nt, s’amorcera jusqu’à samedi. «On transperce­ra le rocher et on l’ancrera avec des barres enfoncées jusqu’à cinq mètres de profondeur. » Pendant toute la durée du chantier, des extensomèt­res surveillen­t, en temps réel, les déformatio­ns et mouvements du bloc rocheux. * Et non pas 4 tonnes comme cela nous avait été communiqué dans l’article du 30 juillet.

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(Photos Cyril Dodergny) Les deux cordistes évoluent en rappel à vingt mètres de hauteur, sécurisés par deux cordes.
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Armés d’un perforateu­r, les cordistes effectuent des forages en périphérie du bloc rocheux instable afin de le « confiner » grâce à un filet de protection.

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