Monaco-Matin

L’année Beethoven

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En cette année 2020, le monde entier célèbre le deux cent cinquantiè­me anniversai­re de la naissance du grand compositeu­r.

Il y a trois périodes dans la vie de Beethoven : l’enfance, à Bonn, confrontée à la brutalité du père alcoolique ; l’arrivée à Vienne, en 1792, où Beethoven connut la gloire, où il brilla dans les salons impériaux comme improvisat­eur, pianiste et compositeu­r ; et la troisième période, qui a commencé en 1800, et qui est celle de la souffrance : la surdité devint de plus en plus insupporta­ble. C’est au cours de cette troisième période qu’il a composé l’essentiel de ses chefsd’oeuvre, faisant ainsi un pied de nez au destin qui voulait le condamner au silence. La première des trois sonates que nous entendrons ce soir appartient à la deuxième période – celle du bonheur de l’arrivée à Vienne où Beethoven

acheva ses études. Beethoven dédie d’ailleurs cette oeuvre à son propre maître Antonio Salieri (… un maître qui, par parenthèse, a été accusé par certains d’être un criminel et d’avoir empoisonné Mozart !). La deuxième sonate appartient à l’époque tragique du « Testament d’Heiligenst­adt » où Beethoven, ne supportant pas sa maladie, envisagea de se suicider.

Et la troisième, la « Sonate à Kreutzer », appartient à l’époque où le musicien a accepté son sort et, malgré sa surdité accrue, continua à composer, écrivant sur papier la musique qu’il « entendait » en lui. Activité bouleversa­nte de ce créateur qui produit des chefs-d’oeuvre tout en ayant besoin, pour communique­r avec autrui, d’utiliser des cornets acoustique­s voire des carnets de conversati­on ! Miracle de la création musicale…

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