La direction générale des services change de mains
Une cérémonie était organisée mercredi au Palais de l’Europe pour le départ du DGS de Menton, Alain Riquet, en présence d’employés de la Ville et de la Carf
Je suis la victime collatérale d’un virus planétaire… » Le directeur général des services de la ville de Menton et de la Communauté de la Riviera française, Alain Riquet, ne se voyait pas quitter ses fonctions de sitôt. Mais la crise sanitaire et le report des élections municipales ont eu raison de ses intentions. Après avoir passé le cap des 67 ans au mois de mai, celui qui dirige les services de la municipalité (assistant et conseillant les élus, organisant les services de la mairie, élaborant le budget, gérant le personnel…) a en effet atteint la limite d’âge. Aussi une petite cérémonie lui était-elle consacrée mercredi midi, au Palais de l’Europe, alors que le passage de témoin à son successeur, Laurent Régné, devenait officiel.
« Sens politique »
« Je tourne deux pages : celle de la mairie et de la Carf. Huit ans et demi, c’est court et trop bref. Mais suffisamment long pour apprécier les qualités des uns et des autres », commente Alain Riquet. Soucieux d’adresser un petit mot à chacun des services, chacune des personnes avec lesquels il a collaboré depuis 2012. Lui qui avait précédemment été affecté à Cluses (Haute-Savoie), dans le Lotet-Garonne puis à Sainte-Maxime.
« Menton est un joyau dans un écrin. Certains m’ont fait remarquer que j’ai fait ma carrière au sud d’une ligne Bordeaux-Genève. J’assume. C’est dans cette sphère que se construit l’aménagement harmonieux du territoire », poursuit-il. Prévoyant que le territoire dont il a eu la charge devra réfléchir à son organisation administrative, ou encore à sa représentation dans le département et la région. « Mon successeur je le connais bien, je connais ses compétences humaines et managériales », glisse-t-il. Réservant ses derniers mots à JeanClaude Guibal. « Je perds un patron, un boss. Nous avions des relations franches, directes, respectueuses. Chacun se comprenait sans se parler. Nous avions une complicité au service du bien commun. Merci de m’avoir donné envie de ne pas partir », conclut-il, ému.
C’est sur le même ton que le maire et président de la Carf dresse le portrait d’Alain Riquet à l’attention de l’assistance masquée. « Dès son arrivée, il a su faire partie du personnel et de la ville de Menton – comme s’il y était né. Il a le sens politique, cette capacité à sentir où les gens peuvent aller et ce qu’ils attendent avant même de l’exprimer. Alain Riquet est un fonctionnaire mais tout sauf technocrate », évoquet-il, présentant son collaborateur comme quelqu’un de conservateur – dans le bon sens du terme – attaché à des valeurs profondes et anciennes. Mettant en avant sa loyauté. « Le Covid l’a vieilli un peu, mais on continuera à le voir pas très loin, dans une autre action », poursuit-il sans développer davantage. Avant de souhaiter la bienvenue à Laurent Régné, présent dans la cité depuis plusieurs semaines. Et de lui confier une mission : « encourager et encadrer la jeune équipe municipale. » « Vous avez à gérer un territoire précieux, une perle – comme aurait dit l’autre – à protéger. Un trésor a essayé de récupérer, aussi. Il vous faudra être le défenseur de ce territoire qui excite les tentations », conclut l’élu.
« Mandat de feu »
Le soir même, au terme du conseil municipal, c’est l’opposant Patrice Novelli qui demande la parole pour rendre hommage à Alain Riquet. «Je tenais, au nom de M. Chaussende et moi, à le remercier pour les excellentes relations que nous avons eues. Je regrette son départ, il fait partie des très bons DG que nous avons eu à Menton. » Bien que nouveau dans l’arène mentonnaise, Olivier Bettati reconnaît également en lui «un homme d’une grande courtoisie et d’un grand professionnalisme, parfaitement au courant des dossiers et amoureux de la ville ».
« Mon successeur fera tout aussi bien que moi. Je vous demande de lui faire confiance », répond Alain Riquet. Rappelant combien le couple maireDGS est toujours compliqué. Mais combien à Menton il a fonctionné. « On a fait un mandat de feu, dont le point d’orgue était les Sablettes… »