TNN, Acropolis : la Ville lance ses gros chantiers
Le conseil municipal a voté à la majorité le prolongement de la coulée verte à la place du palais des congrès et du théâtre de Nice. L’opposition a voté contre et veut l’avis des Niçois
Hier matin, le conseil municipal de Nice s’est réuni pour « adopter les délibérations majeures des six prochaines années », a indiqué, en ouverture de séance, le maire Christian Estrosi.
À l’ordre du jour, figuraient notamment les plus gros dossiers de son mandat : la destruction d’Acropolis et du théâtre national de Nice, jugés obsolètes, dans le but de prolonger la coulée verte, entre la traverse de la Bourgada et le nord du palais des expositions. Un chantier qu’Estrosi avait annoncé pour lancer sa campagne électorale en janvier. Et qu’il vient d’engager.
Etudes et concertation
La majorité a voté le lancement de maîtrise d’ouvrage unique avec la Métropole pour la réalisation des études et des travaux. Le coût estimé est de 2,4 millions d’euros, pris en charge par la Ville à hauteur de 80 % et de 20 % pour la Métropole. Une procédure de concertation publique sera lancée à l’automne 2020, avec l’organisation de trois réunions publiques.
Elle sera suivie de la procédure de concours d’architecte paysagiste et d’ingénierie.
Le démarrage des travaux d’aménagement est prévu pour 2023. Leur durée est estimée à trois ans.
Fidèles à leurs déclarations lors de la campagne, les deux groupes d’opposition (Rassemblement national et Europe écologie-Les Verts) ont voté contre le prolongement de la coulée verte, la destruction d’Acropolis et le transfert du palais des congrès à la place du Min actuel. Ils se sont aussi opposés à l’idée de raser le TNN et de le reloger à l’église des Franciscains (lire ci-dessous). Pour défendre son projet, Christian Estrosi a fait appel à cinq de ses adjoints.
Le délégué à la Santé et à l’Écologie, Richard Chemla, a avancé que le prolongement de la promenade du Paillon « nous permettra de nous protéger de la chaleur. Chaque zone verte à gagner est essentielle pour les cinquante ans qui viennent. » Anne Ramos, adjointe aux Travaux, a d’abord estimé que « la concertation ne nous aidera pas » et que « les gens souhaitent avoir une information ciblée, délivrée au bon moment ». Et d’affirmer : « Nous sommes aussi des écologistes. Aujourd’hui, on déconstruit en faisant en sorte d’être le moins nuisible possible. On recycle sur place, comme sur le chantier du Ray. »
Pas d’Unesco avec Acropolis ?
Le maire a même affirmé, dans une réponse fleuve, que si Nice gardait le palais Acropolis, construit il y a trente-six ans, elle pourrait perdre son inscription attendue au patrimoine mondial de l’Unesco. Philippe Vardon (RN) s’est étouffé : « Mais non, c’est n’importe quoi. » Interrogé en aparté de la séance, Gérard Baudoux, adjoint en charge du projet modère les propos du chef de la majorité : « Le projet qu’on a présenté aux experts de l’Unesco comporte déjà la suppression d’Acropolis. Il ne s’agit pas du classement, mais si on demande une inscription, on a des obligations architecturales. Il vaut mieux que ça soit conforme à ce qu’on a présenté. »
La coulée verte bis a donc été adoptée.