Ils envahissent le parc naturel des Préalpes d’Azur
Des végétaux urticants importés d‘autres continents, et même une écrevisse américaine, menacent la biodiversité dans le parc. Détectés au lac du Broc et dans l’Estéron, ils se propagent très vite
Les naturalistes du parc naturel régional des Préalpes d’Azur appellent à la mobilisation contre les envahisseurs. Certains arbres, plantes, animaux exotiques colonisent, dominent et menacent les espèces locales et l’équilibre naturel. Ils ont aussi de dangereux effets urticants et allergènes sur les humains et les animaux.
Même hors du périmètre du parc, on peut contribuer à éviter leur propagation. Mais en prenant des précautions, gants, masque et tenue de protection, pour éviter tous les contacts dangereux, cutanés ou respiratoires.
L’ailante glanduleux aux graines
Que faire face aux 300 000 graines que produit chaque arbre d’ailante glanduleux ? La densité de ses jolis rejets élimine tout ce qui pousse autour, s’y ajoutent des substances toxiques herbicides qui s’accumulent dans le sol. Avec un effet urticant et allergène sur les humains et les animaux.
Le garder au jardin n’est donc pas une bonne idée. Que faire ? le couper en automne, avant qu’il ne lâche ses bouquets rouges de graines. Il faut aussi éliminer les surgeons, éventuellement en cerclant l’arbre à la bêche pour couper les racines. Gros travail...
Les fausses bonnes idées au jardin
Ces envahisseurs sont aussi de faux amis. Par exemple le mimosa d’hiver, Acacia dealbata importé d’Australie, dont on admire les floraisons dans le Tanneron, l’Estérel, à Berre ou au Dramont. Il prend la place d’espèces locales moins solides, au point que l’ONF procède régulièrement à des opérations d’abattage. Idem pour son cousin le robinier faux-acacia, introduit par le botaniste d’Henri IV, dont les fleurs blanches sentent si bon qu’on les cuisine. Autres ennemis exotiques qui ont eu leur mode à la Belle époque, le figuier de Barbarie aux jolies fleurs jaunes ou roses, dont les fines épines sont un vrai risque. L’arbre à papillons aux épis violets menace, lui, la biodiversité végétale et animale. Idem pour les agaves aux extrémités acérées, ou l’herbe de la pampa qui colonise ses abords. Dernière cible du parc, les « doigts de sorcières » aux fleurs roses ou jaunes, qui dominent tout.
Urticantes, allergènes
Les plus dangereuses et allergènes sont l’immense Berce du Caucase, très présente dans la vallée de la Siagne, qui occasionne des brûlures à qui la touche, et l’ambroisie à feuilles d’armoise ou « herbe à poux », toutes deux très allergènes aussi au plan respiratoire. Surtout, il ne faut pas affronter ces dangereuses à main nue, mais d’abord prendre attache avec le parc, qui peut conseiller et procède aussi à des relevés.
« L’incinération étant interdite, apporter ces déchets verts en déchetterie, où ils seront traités dans la filière de compostage professionnel, et ne pas laisser ces déchets sur place ni les mettre dans le compost, au risque de les propager. »
Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.