LE MASQUE PARTOUT
Port obligatoire à Nice sur la voie publique dans un large périmètre A Monaco que dans les files d’attente
ÀNice, sortir masqué pour les plus de ans n’est plus une option dans certaines rues. Depuis hier h, Christian Estrosi a activé son arrêté municipal afin de rendre le port du masque obligatoire dans un secteur bien délimité – et assez large – de la ville. Le but : éviter la propagation du virus qui semble avoir un petit regain de vitalité. « On est semble-t-il arrivé à un moment où le point de bascule n’est peutêtre pas très loin et on ne sait pas comment ça va évoluer. On assiste de nouveau à quelques personnes hospitalisées et à une augmentation des dépistages positifs », alerte le maire de Nice pour appuyer son arrêté. Et il espère être suivi par le préfet des Alpes-Maritimes : « Je souhaite qu’il prenne le relais avec un arrêté préfectoral, il m’a confirmé qu’il y travaillait le temps d’étudier les périmètres que nous lui avons soumis. Alors, l’amende ne sera plus de euros, mais de euros, ce sera beaucoup plus dissuasif. » Jusqu’à demain les agents feront de la prévention sur la voie publique. Ensuite, place aux sanctions.
Le secteur concerné par l’obligation du port du masque couvre un grand périmètre, de Gambetta à l’ouest, à la gare Thiers au nord et jusqu’à Barla à l’est. Un périmètre qui englobe le quai des États-Unis, la Prom’ jusqu’à Magnan, le port, ou encore le VieuxNice et Garibaldi.
Et pour inciter les Niçois et les touristes à respecter les gestes barrières, une brigade de prévention – une dizaine d’agents – quadrillera les zones à forte densité. « On voit bien que le masque est clairement une barrière dans la transmission du virus », ainsisté Christian Estrosi.
« Ah bon ? C’est obligatoire, ici, mais depuis quand ? » Philippe, tanké sur l’avenue Jean-Médecin, souffle. Ce père de famille n’en revient pas : «Jenesais pas s’ils sont aussi incohérents dans les autres pays qu’en France, mais franchement on n’y comprend plus rien. Au plus fort de l’épidémie pas de masques obligatoires et là, d’un coup, il faut le mettre dans la rue. » Pas mieux pour AnneSophie qui sort d’une grande enseigne en retirant son masque.
« Comment ça, il faut le garder, c’est une blague ? Je suis allée manger sur la zone piétonne et le serveur l’avait sur le menton alors qu’il nous parlait à 20 centimètres. Et là dans la rue, moi je suis obligée de le mettre ou alors je prends une amende ? C’est n’importe quoi », peste la jeune femme, absolument pas au courant de l’arrêté en vigueur. Et elle est loin d’être la seule. Hier, tous les « récalcitrants » de l’avenue ou de la place Masséna
interrogés ignoraient juste le nouvel arrêté de Christian Estrosi. « Et comment on fait pour savoir dans quelles rues on doit le porter et dans quelles rues on n’est pas obligés », s’interroge Nadine, qui marche tranquillement sur Masséna. Elle sort un masque de son sac, résignée : « Pourtant j’ai croisé deux policiers municipaux, ils ne m’ont rien dit. »
Près de l’Apollon, Paul et Charlène, deux touristes varois, ont, eux, bien le masque sur le visage. « On a entendu à la radio qu’il était obligatoire à Nice, alors on le met. Mais on s’est demandé si on avait bien entendu quand on a vu qu’on était presque les seuls », rigole la jeune fille. Effectivement, l’information n’avait pas encore assez circulé, hier. La Ville a lancé une campagne de communication et va privilégier la prévention pendant 48 heures. Ensuite, les amendes tomberont.