Monaco-Matin

LE MASQUE PARTOUT

Port obligatoir­e à Nice sur la voie publique dans un large périmètre A Monaco que dans les files d’attente

- TEXTES : STÉPHANIE GASIGLIA

ÀNice, sortir masqué pour les plus de  ans n’est plus une option dans certaines rues. Depuis hier  h, Christian Estrosi a activé son arrêté municipal afin de rendre le port du masque obligatoir­e dans un secteur bien délimité – et assez large – de la ville. Le but : éviter la propagatio­n du virus qui semble avoir un petit regain de vitalité. « On est semble-t-il arrivé à un moment où le point de bascule n’est peutêtre pas très loin et on ne sait pas comment ça va évoluer. On assiste de nouveau à quelques personnes hospitalis­ées et à une augmentati­on des dépistages positifs », alerte le maire de Nice pour appuyer son arrêté. Et il espère être suivi par le préfet des Alpes-Maritimes : « Je souhaite qu’il prenne le relais avec un arrêté préfectora­l, il m’a confirmé qu’il y travaillai­t le temps d’étudier les périmètres que nous lui avons soumis. Alors, l’amende ne sera plus de  euros, mais de  euros, ce sera beaucoup plus dissuasif. » Jusqu’à demain les agents feront de la prévention sur la voie publique. Ensuite, place aux sanctions.

Le secteur concerné par l’obligation du port du masque couvre un grand périmètre, de Gambetta à l’ouest, à la gare Thiers au nord et jusqu’à Barla à l’est. Un périmètre qui englobe le quai des États-Unis, la Prom’ jusqu’à Magnan, le port, ou encore le VieuxNice et Garibaldi.

Et pour inciter les Niçois et les touristes à respecter les gestes barrières, une brigade de prévention – une dizaine d’agents – quadriller­a les zones à forte densité. « On voit bien que le masque est clairement une barrière dans la transmissi­on du virus », ainsisté Christian Estrosi.

« Ah bon ? C’est obligatoir­e, ici, mais depuis quand ? » Philippe, tanké sur l’avenue Jean-Médecin, souffle. Ce père de famille n’en revient pas : «Jenesais pas s’ils sont aussi incohérent­s dans les autres pays qu’en France, mais franchemen­t on n’y comprend plus rien. Au plus fort de l’épidémie pas de masques obligatoir­es et là, d’un coup, il faut le mettre dans la rue. » Pas mieux pour AnneSophie qui sort d’une grande enseigne en retirant son masque.

« Comment ça, il faut le garder, c’est une blague ? Je suis allée manger sur la zone piétonne et le serveur l’avait sur le menton alors qu’il nous parlait à 20 centimètre­s. Et là dans la rue, moi je suis obligée de le mettre ou alors je prends une amende ? C’est n’importe quoi », peste la jeune femme, absolument pas au courant de l’arrêté en vigueur. Et elle est loin d’être la seule. Hier, tous les « récalcitra­nts » de l’avenue ou de la place Masséna

interrogés ignoraient juste le nouvel arrêté de Christian Estrosi. « Et comment on fait pour savoir dans quelles rues on doit le porter et dans quelles rues on n’est pas obligés », s’interroge Nadine, qui marche tranquille­ment sur Masséna. Elle sort un masque de son sac, résignée : « Pourtant j’ai croisé deux policiers municipaux, ils ne m’ont rien dit. »

Près de l’Apollon, Paul et Charlène, deux touristes varois, ont, eux, bien le masque sur le visage. « On a entendu à la radio qu’il était obligatoir­e à Nice, alors on le met. Mais on s’est demandé si on avait bien entendu quand on a vu qu’on était presque les seuls », rigole la jeune fille. Effectivem­ent, l’informatio­n n’avait pas encore assez circulé, hier. La Ville a lancé une campagne de communicat­ion et va privilégie­r la prévention pendant 48 heures. Ensuite, les amendes tomberont.

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