Monaco-Matin

Relayeur, un nouveau métier pour soulager les aidants

Le pôle senior du CCAS vient de lancer un nouveau service d’accompagne­ment à domicile. Une expériment­ation sur trois ans, pour permettre aux aidants de s'évader quelques jours

- Savoir + ESTELLE AUBIN

Le projet part d'un chiffre. De deux, même. À Menton, 4 000 habitants ont plus de 75 ans et 500 dépassent les 90 ans !

Parmi eux, certains ont perdu leur autonomie. Et souvent, ils sont soutenus au quotidien par des proches. Ceux-là, on les appelle les aidants. Ils préparent les repas, remplissen­t le frigo, passent le balai, paient les factures, leur font la toilette ou la conversati­on. Un rôle essentiel au chevet de ces personnes dépendante­s. Mais, un rôle parfois épuisant.

C’est pourquoi, la Ville a décidé de créer un nouveau service d’accompagne­ment à domicile, sous l’égide du service Soins infirmiers à domicile du CCAS, pour prendre le relais de ces aidants familiaux. « C'est pour les soulager ponctuelle­ment que nous avons voulu mettre en place une équipe de relayeurs », explique patiemment

Patricia Martelli, adjointe déléguée aux Affaires sociales. Le temps qu’ils s’offrent quelques jours de repos, par exemple. Pour cela, la mairie de Menton, via son CCAS, vient de lancer un appel pour recruter deux relayeurs à temps plein et plusieurs autres vacataires (lire ci-contre).

La première action du CCAS depuis la nouvelle mandature

L'expériment­ation du service durera trois ans, jusqu'à la fin 2022. La convention avec l'Agence régionale de santé (ARS) ayant été signée en décembre 2019. « Pour l'instant, nous envisageon­s d'accompagne­r, sur tout le territoire de la Riviera française, une bonne dizaine de personnes âgées, le jour comme la nuit. Mais, seulement de manière ponctuelle. Les aidants pourront nous solliciter jusqu'à quinze jours par an ».

Le principe de répartitio­n est érigé en vertu cardinale. « C'est

une société du partage, de confiance et d'entraide que nous voulons promouvoir », affirme Patricia Martelli. De grands mots pour une noble cause.

« Notre but est de procurer une bouffée d'air frais à tout le monde. Que le relayeur propose de nouvelles distractio­ns. Et que l'aidant s'octroie un répit à l'extérieur, qu'il s'évade le temps d'un mariage ou de vacances, par exemple. Sans perturber l'aidé, qui va rester dans son lieu de vie ». Telle est la volonté politique de la mairie de privilégie­r le maintien à domicile des personnes âgées. Et d'être accessible à tous. Le tarif est fixé à vingt euros par jour.

Tout un travail d'accompagne­ment psychologi­que

Le reste est subvention­né par l'ARS, à hauteur de 300 000 euros pour trois ans. Sans aucun doute, la vieillesse se fait sujet de société.

Conscient de la charge émotionnel­le, le CCAS a choisi de mettre en place un suivi psychologi­que pour le triptyque aidant, aidé et relayeur. « Souvent, l'aidant culpabilis­e de laisser son proche aux mains d'une personne extérieure. Et parallèlem­ent, le relayeur peut avoir des difficulté­s à entrer dans l'intimité d'une famille. Nos deux psychologu­es vacataires auront pour fonction de recueillir leurs

doutes », raconte Christine Davy, infirmière en charge de l'encadremen­t des relayés. « Nous voulons

parier sur cette approche pluridisci­plinaire ». Pour que la mission

sociale prenne toute son ampleur.

Dans le cadre du recrutemen­t de deux relayeurs en CDD et de vacataires, les CV sont à envoyer à la mairie, à l’attention de Monsieur Le Maire, BP 69, 06 502 Menton cedex ou au CCAS - 4, promenade du Maréchal Leclerc de Hautecloqu­e. E-mail : mairie@ville-menton.fr

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(Photo Estelle Aubin) À Menton Plus, plusieurs fois par semaine, des activités sont organisées pour les séniors.

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