Récital de Marie-Ange Ngucci, ce soir, sur un… piano silencieux !
Le Festival retrouve ce soir le Parc du Pian, avec une innovation technique imposée par la crise sanitaire, le « Silent system »
Aujourd’hui, rendezvous au Parc du Pian. Les touristes découvriront cette oliveraie aménagée en restanques face à la mer, classée depuis 1955 aux Monuments Historiques. Pas moins de trois hectares, plus de cinq cents arbres dont certains plusieurs fois centenaires. Du temps où la Principauté de Monaco s’étendait jusqu’en ce lieu (jusqu’au milieu du XIXe siècle), les princes y menaient leur politique agricole. A certaines saisons, à notre époque, on y voit encore des troupeaux.
Mais ce soir, c’est la musique qu’on y accueillera. Ce n’est pas la première fois. Les anciens se souviennent s’y être rendus lorsqu’à la fin des années soixante-dix le grand violoniste Ivry Gitlis tenta d’y refaire le festival du col de Vence qui avait été arrêté (le « Woodstock de la musique classique »). Jessye Norman s’y produisit. Mais cette manifestation fut sans suite.
Piano silencieux
C’est en ce lieu que deux concerts du Festival de cette année auront lieu. Mais dans les conditions techniques bien particulières du « Silent system ». Auditeurs et artiste avec casque sur les oreilles. La pianiste jouera sur un piano… silencieux (voir par ailleurs).
Cette pianiste, aujourd’hui, sera Marie-Ange Ngucci. On la connaît. On l’apprécie. L’an dernier, elle avait dominé la « Nuit du piano » au Palais de l’Europe. Sortie en 2014, à 16 ans, du conservatoire de Paris, avec un « master » de piano obtenu à l’unanimité du jury et mention très bien, elle est une des valeurs sûres de la jeune génération des pianistes. En août 2015, elle remporta les Awards de piano de NewYork. On l’a entendue par la suite à la Philharmonie de Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, au festival de La Roque d’Anthéron, au festival Chopin à Nohant, à la Beethovenfest à Bonn.
ans de la naissance de Beethoven
N’étant pas encore à un âge où l’on se spécialise dans un genre ou un compositeur particulier, elle jouera un programme éclectique : chaconne de Bach, « Barque sur l’océan » de Ravel, Fantaisie de Beethoven, sonate de Prokofiev.
En décidant de jouer Beethoven, en cette année de célébration du deux-cent cinquantième anniversaire de la naissance de ce compositeur, elle a choisi de ne pas nous présenter une oeuvre qu’on entend partout, mais, au contraire, une « Fantaisie en sol mineur » qui n’est jamais jouée. La sonate de Prokofiev, qui fait partie des redoutables « Sonates de guerre » (voir par ailleurs).
Sonate de guerre parmi les oliviers de la paix…
Savoir +
Parc du Pian, à 18 heures. Tarif : 15 euros (incluant casques d’écoute). Réservations obligatoires 04.92.41.76.95.