Monaco-Matin

« Le nouveau maire s’est positionné contre notre projet, ce que je respecte »

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Faiseur de roi. Enjeu clé de l’élection municipale à Valbonne, Open Sky a cristallis­é les questions d’avenir tout au long de cette campagne en deux temps. Elu devant les deux anciens maires, Joseph Cesaro – portant la liste Futur & Nature – s’est positionné d’emblée comme un farouche opposant à la réalisatio­n du projet sur la ZAC des Clausonnes.

Désormais à la barre, l’élu sans étiquette mais aux conviction­s environnem­entales fortement affichées, a promis d’utiliser le délai du moratoire (voir ci-dessous) pour entamer un dialogue avec les acteurs de cette saga.

Prônant l’idée d’un « campus des énergies renouvelab­les », le premier magistrat se veut rassurant sur la suite des événements : « Je pense que l’on va trouver un terrain d’entente. » Depuis la fin du mois de juin, que s’est-il donc passé entre les deux parties ? « Nous nous sommes présentés », explique Philippe Journo qui loue même les conviction­s du premier magistrat : « C’est un homme qui s’est positionné contre et qui est resté fidèle à ce qu’il a dit. Je respecte la République, à mes yeux la démocratie se place au-dessus de tout. »

« Pas opposé à l’idée de changer des choses sur Open Sky »

Donc, à première vue, le climat semble propice à l’échange.

Mais cela va-t-il suffire pour modifier concrèteme­nt le projet ? « Je ne suis pas opposé à l’idée de revoir les choses », affirme le promoteur qui justifie sa posture en reprenant la saga depuis son début : « Open Sky est né de la crise de 2008. Personne ne s’en rappelle, mais à cette période Sophia Antipolis perdait clairement de sa vitesse. Les villes autour voyaient leurs habitants quitter le territoire pour effectuer leurs achats… » Mais depuis Polygone Ri

viera a poussé son premier cri et Cap 3000 a joué les extensions XXL.

Cela ne change-t-il pas la donne ?

Entre offre commercial­e importante et concurrent­s de poids ?

Le promoteur balaie de la main la comparaiso­n : ici, ce n’est pas pareil. « Nous proposons un lieu de vie, une vraie entrée pour la technopole. » Des termes qui sonnent plus que familiers – que l’on a retrouvé dans la bouche de Marc Daunis ayant délivré le permis de construire du site lors de sa mandature. « C’est un espace qui manque au sein de ce territoire, les entreprise­s sont éclatées, il n’y a pas de coeur où les gens peuvent se retrouver », défend le P.-D.G. de la société installée place Vendôme à Paris.

Et le trafic ?

Son idée ? Un potentiel parking-relais pour les véhicules. Un argument qui fait « tilt ». Puisque depuis plusieurs mois, les « anti » tancent Open Sky pour son impact néfaste sur le trafic routier – déjà clairement congestion­né aux horaires dits de bureau : « Vous savez, c’est partout pareil. Au moment où un site ouvre, vous avez un mois où tout le monde vient. C’est la curiosité, la nouveauté. Passées ces quatre semaines, le vrai public cible est trouvé. Ce n’est pas la cohue à chaque journée. »

Moins de surface, moins de participat­ion à la voirie

Et justement, en parlant voirie… que se passe-t-il du côté des routes départemen­tales, voisines directes de la ZAC ? « Nous nous sommes engagés à financer à hauteur de 23 millions d’euros les 30 millions d’aménagemen­ts routiers sur ce secteur. Mais bien évidemment, si nous devons revoir à la baisse notre projet avec une surface moindre, cette participat­ion sera de facto moindre. » En clair, les collectivi­tés vont devoir davantage mettre la main à la poche. On l’aura compris : tout se paie en ce bas monde ma p’tite dame.

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Philippe Journo assure ne pas être opposé à l’idée de revoir le projet.

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