Les soirées Ciel ouvert à l’Astrorama du col d’Èze
Animé par l’association de médiation scientifique Parsec, le lieu organise toute l’année des initiations à l’astronomie. Et durant l’été, c’est presque tous les soirs.
Dix-neuf heures, plateau de l’Astrorama. À 650 mètres d’altitude, en plein parc départemental de la Grande Corniche. Dans la chaleur de la fin de journée, on s’installe sur les gradins qui jouxtent l’ancienne poudrière du fort de la Revère, devenue lieu de médiation scientifique. Covid oblige, on respecte les distances entre les groupes, on n’excède pas cinquante
‘‘ participants et tout se déroule à l’extérieur. Au programme ce soir : animation « Ciel ouvert ». Bénévoles et salariés de l’association Parsec, qui gère cet espace pédagogique depuis 1987, vont partager leur amour de l’astronomie et nous livrer quelques clés scientifiques. C’est Julien, à l’enthousiasme communicatif, qui lance les hostilités. Petit brief sécurité et c’est parti.
Gravité, gravitation…
Trois blagues, deux questions, le garçon fait joyeusement participer l’assistance. « Comment fait-on la différence entre une planète et une étoile ? » « Qu’est-ce qui différencie une lunette d’un télescope ? » Les doigts se lèvent, les réponses fusent. On se croirait à l’école, en plus détendu. On n’a même pas peur de sortir une énormité. Un peu d’étymologie, une touche d’Histoire. Savants grecs, Galilée, Newton… Ça embraye sur les notions de gravité, de gravitation. On s’accroche. Masse, vitesse de chute, attraction, apesanteur.
« Mais alors, les satellites, ils ne tombent jamais ? » « Ah si, ils tombent toujours. » Bon sang, mais c’est bien sûr. On se prend au jeu, même les agités du dernier rang sont absorbés. Les réponses de quelques ados nous épatent d’ailleurs, certains ont dû potasser sec. Ou alors on est clairement à la ramasse ?
L’heure tourne, la pause piquenique n’est pas encore annoncée et certains petits commencent à se dandiner. On lâche un paquet de chips sur la gauche, un sandwich devant. Et les intervenants ont le sens du timing : changement d’orateurs. Les dénommés Solal et Inès enchaînent sur le système solaire. Les deux jeunes gens alignent des boules en polystyrène pour nous figurer les planètes. Volumes, diamètres. Digressions. « Savez-vous combien de temps il faudrait pour compter jusqu’à un milliard au rythme d’un chiffre par seconde ? » Eh bien il faudrait… On ne s’en est toujours pas remis.
Tout le monde debout, direction le champ d’à côté.
Saturne et Jupiter !
Il est 21 heures passées et pour faire patienter jusqu’au repas puis à la séance d’observation, qui nécessite la nuit noire, l’équipe sort l’artillerie lourde : lancements de fusées artisanales… Carton plein côté gamins. Ceux qui commençaient à piquer du nez sont requinqués. Pause sandwich sous un ciel rougeoyant. Vingt et une heures trente, on sort les gros télescopes. Il fait nuit noire, on pointe les engins sur un ciel un peu brumeux, pas de chance, mais on ne va pas tarder à s’émerveiller. Ça y est, dans l’oculaire, Jupiter et ses satellites. Dans celui d’à côté, Saturne et ses anneaux. Magnifique.
Mais alors, les satellites, ils ne tombent jamais ?”
Soirées Ciel ouvert à l’Astrorama de La Trinité. Jusqu’au 31 août, du mardi au samedi de 19 h à 23 h (sauf lors des soirées spectacles et initiations à l’observation). Tarifs : 10 €, enfants 8 €, moins de 6 ans gratuit. Sur réservation. Quinzaine des Perséides (étoiles filantes), du 8 au 22 août. Prévoir à manger, à boire et de quoi se couvrir. Parking gratuit. Rens. www.astrorama.net