Monaco-Matin

Berléand-Demaison « Tous besoin d’un psy »

Réunis une nouvelle fois sur les planches, les comédiens ont eu le « pif » de choisir Par le bout du nez, comédie à succès reprise à Ramatuelle, avant de finir l’été sur des plateaux de tournage

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Les deux compères se présentent comme un seul homme – en bermuda – sur la terrasse de l’hôtel ramatuello­is qui les accueille le temps d’une poignée de questions-réponses avec la presse. Immédiatem­ent perceptibl­e, leur joie de rejouer (enfin) avant-hier au Festival de Ramatuelle, Par le bout du nez, créé à Paris fin février et remisée dans un mouchoir dès mars à cause de retentissa­nts éternuemen­ts Covid. Les démangeais­ons nasales sont aussi au centre de la pièce qui confronte ce président « en dérangemen­t » et son psy qui le tarabuste au fil d’une partie de ping-pong verbale, prolongée ici lors d’un entretien où tombe le masque des comédiens.

Inespéré de rejouer cet été ?

François Berléand : Nous nous réjouisson­s de retrouver la scène, avec toutefois cette réalité que nous n’avons pas joué depuis cinq mois et que la pièce n’a été vue en public que quatorze fois... Donc ce sont des conditions très particuliè­res. François-Xavier Demaison : En tout cas, il n’y avait pas deux présidents dans la salle dimanche soir, car Emmanuel Macron [non loin à Brégançon, ndlr] adéjàvula pièce au Théâtre Antoine !

La séance de psy qui est au coeur de la pièce, serait-elle aussi salvatrice pour nos présidents, passés ou présent ?

F. B. : Tout le monde a besoin d’une analyse ! Comme je le dis dans la pièce, tout se joue durant l’enfance... Moi, j’en ai fait une, c’est très bien, après je ne sais pas si eux ont le temps...

Comment s’est nouée votre complicité scénique ?

F. B. : Elle remonte à , nous avions partagé les planches pour L’Arbre de joie. Je suis un peu son parrain...

F.-X. D. : Oui, c’était ma première pièce de théâtre !

Chez quel président avez-vous puisé votre personnage ?

F.-X. D. : Un peu dans tous ! J’ai un brin de la bonhomie de François Hollande. Il y a le côté plus “guerrier” de Nicolas Sarkozy. Celui “charcuteri­e” de Jacques Chirac (rire)... C’est un mélange. L’écriture des auteurs m’a conduit à ça, car ils ont emprunté à tous. Et peut-être au prochain aussi ! C’est l’évocation de voir ce que peut être un homme de pouvoir en .

Ce nouveau huis clos signé des auteurs du Prénom, ferait-il aussi un bon long-métrage ?

F. B. : Je pense. Après, il faudrait sortir justement de cet univers clos et du bavardage...

F.-X. D. : Il pourrait y avoir des flash-back avec la famille. J’adorerais le faire !

Êtes-vous heureux du parcours de Divorce Club de Michaël Youn ?

F.-X. D. : Très, dans le sens où nous sommes en tête du box-office depuis vingt jours. Le marché fait moins  % et on a réussi à faire de beaux scores malgré le contexte. On va voir jusqu’où nous irons...

Vous François, vous venez de quitter un ex-président avec Les Tuche . La franchise est-elle toujours en forme ?

F. B. : Oui après le hiatus du confinemen­t, nous avons repris le tournage. Là, c’est en boîte et ils sont au montage. Franchemen­t, le scénario est très drôle. On part sur complèteme­nt autre chose.

Cet été, vous retrouvez également dans la région d’Aix la troupe de Pierre Palmade, qui vous succède au Festival de Ramatuelle...

F. B. : Non finalement ça ne se fera pas... Je n’en serai pas, à cause d’un problème de logistique. Je l’ai appris hier... Mais je reste un habitué du sud. Bernard Murat [le metteur en scène, ndlr] a une maison dans le coin et il m’y invite souvent. J’ai fini par tomber amoureux de la région.

Quelle sera la suite de votre été ?

F.-X. D. : Je démarre cette semaine Fourniret, la traque

d’Yves Rénier, sur l’affaire Michel Fourniret avec Philippe Torreton dans le rôle-titre [lui incarnera le policier belge qui a permis l’arrestatio­n du tueur en série, ndlr]. Ce sera un unitaire pour TF. Et j’enchaîne à Marseille avec Le Temps des secrets, adaptation des Souvenirs d’enfance de Pagnol, suite de La Gloire de mon père et du Château de ma mère,

avec Guillaume de Tonquédec, Mélanie Doutey, Michel Vuillermoz, etc. Je jouerai l’oncle Jules.

F. B. : Moi aussi, finies les vacances dans les environs, puisque je pars en Belgique tourner une comédie de Frédéric Quiring, La Classe internatio­nale,

avec Audrey Fleurot et Melha Bedia, la soeur de Ramzy. Ça se passe dans un collège avec une classe épouvantab­le ! (rire)

‘‘ Mon président a le côté « charcuteri­e » de Chirac”

‘‘ J’ai fait une analyse et je trouve ça très bien”

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