Monaco-Matin

Menton : le cinéma Eden fait de la résistance

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Alors que certains cinémas de la Côte d’Azur envisagent de fermer provisoire­ment leurs portes (lire cidessous), le cinéma Eden de Menton est toujours là, vaillant, malgré la baisse de la fréquentat­ion.

« Le Covid-19 nous a fait mal, très mal même. Peu de personnes osent venir dans nos salles, regrette Alain Boniface, directeur de l’Eden. L’été a toujours été une période compliquée pour l’industrie du cinéma, mais cette année, c’est encore pire. Les gens ont peur, ça se sent. Un éternuemen­t suffit à éveiller les regards suspects ».

Mais au-delà de la menace du Covid-19, c’est le manque de films qui pose problème. « Il n’y a pas de blockbuste­rs américains cet été, pas de films qui rassemblen­t toutes les génération­s ». Faute d’avoir pu sortir aux États-Unis, leur diffusion en France a dû être repoussée. Reste des films plus intimistes, souvent français, mais moins attendus.

« Le dernier Christophe­r Nolan, Tenet, a été repoussé à fin août, Kaamelot d’Alexandre Astier sera pour novembre. Sans ces grands noms, on peine à faire venir les cinéphiles dans les salles obscures », insiste-t-il. La palme de la meilleure projection, la semaine dernière, revient à L’Ombre de Staline, d’Agnieszka Holland. Dixhuit entrées au compteur... pour une salle qui pouvait accueillir jusqu’à soixantedi­x personnes. Pas de quoi menacer les règles de distanciat­ion sociale.

« On ne peut pas les priver de ce plaisir »

S’il y a deux séances en moins par jour depuis l’ère Covid-19, des curieux continuent de venir dans les salles mentonnais­es. En moins grand nombre, certes. « C’est de la survie. Mais dans une ville comme Menton, où il n’y a qu’un seul cinéma, on ne peut pas priver les gens de ce plaisir », avoue le maître des lieux. « Je n’envisage pas de fermer le cinéma car ce sera délicat de relancer la machine ensuite. Je préfère prendre le risque de rester ouvert, par peur de perdre notre clientèle. C’est un métier de l’offre. Il nous faut continuer de susciter des envies », affirme le combattant.

Onze films sont donc au programme cette semaine. Onze films pour trois salles. Une programmat­ion éclectique, qui va de la comédie Terrible Jungle, portée par Catherine Deneuve et Vincent Dedienne, au drame Été 85 de François Ozon, en passant par le fameux dessin animé Les Trolls 2 - Tournée mondiale de Walt Dohrn. Une manière d’attirer petits et grands, touristes et locaux, rêveurs de tous les coins. Tenir coûte que coûte, en espérant des lendemains qui chantent. Qui jouent, pour le moins.

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Alain Boniface, le directeur de l’Eden à Menton, préfère rester ouvert, « car c’est un métier de l’offre ». (Photo Dylan Meiffret)

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