Monter dans le ‘‘Grand ’’
Vainqueur 1-0 à l’aller, Lyon a un exploit à valider contre la Juventus, ce soir à Turin (21h). Les Gones ont l’ambition de disputer le « Final 8 » à Lisbonne
Dans l’histoire récente de l’OL, peu de saisons auront été aussi poussives. Mais peu de campagnes se seront achevées sur le frisson d’un tel quitte ou double, avec la ferveur d’une possible épopée continentale et l’objectif d’éviter au club une première saison sans participation européenne depuis 1997. Car seule une victoire finale reconduirait les Lyonnais en C1 pour 2020-2021. A l’instar de Maxwel Cornet, les Lyonnais n’écartent pas l’idée de tirer leur épingle du jeu lors du « Final 8 » de Lisbonne, un tournoi à élimination directe novateur et forcément plus ouvert. « Sur un match tout peut se jouer », résume Cornet, conscient néanmoins de la difficulté face à des adversaires au standing supérieur à celui de Lyon, seulement 7e de Ligue 1 au moment de l’arrêt anticipé de la saison.
Inconnue physique
A l’aller contre la Juve, l’OL avait surpris son monde en gagnant 1-0 sur un but de Tousart, absent de cette seconde manche après son départ au Hertha Berlin. C’était le 26 février, presque une éternité. C’était avant l’interruption définitive de la saison de L1 pour cause de coronavirus, qui a privé l’OL de qualification européenne et de rythme avant ce choc contre la Juve, sacrée pour sa part championne d’Italie en juillet. La seule répétition générale des Lyonnais, vendredi dernier face au PSG lors d’une finale encourageante de Coupe de la Ligue (défaite 0-0 a.p., 65 aux tirs au but), a permis à Rudi Garcia de roder son schéma en 3-5-2, comme contre la Juve en février. Pas de raison donc d’en changer ce soir. Autre motif d’espoir : le Juventus Stadium sera à huis clos, alors que l’OL avait eu l’avantage de jouer à guichets fermés à l’aller, donc avec le soutien de son public.
Reste une inconnue sur le plan physique : alors que la Juve, dont le championnat s’est achevé fin juillet, a enchaîné les matches, comment les Lyonnais compenseront-ils leur manque de compétition ? Les 120 minutes disputées face au PSG ont été, sur ce point, rassurantes. « Nous avons très bien travaillé. Tout le mérite en revient à l’encadrement et aux préparateurs physiques qui font un super boulot depuis la reprise », a confié Cornet.
La Juve en petite forme
Dans le jeu, si l’attaque a manqué de percussion contre Paris, la défense s’est montrée solide à l’image des trois défenseurs centraux, MarceloMarçal-Denayer, et du gardien Lopes. De son côté, la Juve semble aborder cette rencontre en petite forme. Sur les huit dernières journées de Serie A, les Turinois n’ont pris que huit points, même s’ils ont laissé filer certains matches une fois le titre en poche. Et la défense inquiète, avec 43 buts encaissés sur la saison, dont 17 dans les neuf derniers matches : une statistique invraisemblable pour un club dont l’histoire s’est souvent écrite autour d’une solidité sans faille. Sur le papier, le club piémontais est un ogre, neuf fois champion consécutivement, armé dans toutes les lignes de joueurs de classe mondiale (De Ligt, Pjanic, Dybala, Ronaldo…) et avec une ambition affichée : rivaliser avec les grands d’Europe pour conquérir la C1. Mais la première saison sur le banc de Maurizio Sarri, remplaçant de Massimiliano Allegri pour ajouter un peu de beau jeu à la recette du succès, n’est pas des plus convaincantes. La Juventus a perdu les deux finales nationales (Coupe et Supercoupe) et n’a que très exceptionnellement séduit dans le jeu.