Var : la France soutient le décolleté de Marion !
En quelques heures, l’affaire de la jeune femme refoulée d’un supermarché à Six-Fours, pour une tenue jugée incorrecte, a embrasé la Toile et enflamme les débats. De quoi conforter Marion dans son action
La viralité des réseaux sociaux aidant, l’histoire de Marion, une Six-Fournaise, a provoqué une vague impressionnante de réactions qui n’en finit plus de déferler sur le pays, jusqu’à alimenter les débats sur les radios et les chaînes d’infos nationales. Vendredi dernier, elle s’est fait virer comme une malpropre du supermarché Casino de la ville pour un petit décolleté, parce qu’un agent de sécurité mal inspiré a estimé qu’on devinait trop ses formes ! Et la directrice du magasin avait enfoncé le clou (nos éditions de jeudi).
Un droit fondamental bafoué
À part quelques rares commentaires haineux à l’encontre de celle qui a choisi de porter sa mésaventure en étendard – elle a d’ailleurs finalement déposé plainte (lire par ailleurs) – l’affaire a surtout soulevé un formidable élan de solidarité. Sans doute parce que la légèreté de l’objet du scandale – le petit bustier de Marion – n’a d’égal que la gravité de la question qu’elle soulève. Est-il pensable qu’à notre époque le droit fondamental des femmes à disposer librement de leur corps soit bafoué ?
On a, bien sûr, le droit de penser « qu’il y a des choses plus graves en ce moment », comme écrivent quelques internautes. Un avis bien isolé au milieu de centaines d’autres, mais bien moins, malheureusement, que les nombreux raccourcis sans fondement sur la religion... Quant à la plupart des commentaires, ils marquent une profonde indignation, non sans humour parfois : « Quelle mentalité rétrograde ! », « Bienvenue au Moyen Âge », «Avecun décolleté, un foulard, un short-culotte, une longue jupe ou des cheveux roses, même combat : liberté. »… « Il est où ce supermarché, que j’y aille à poil ! »
« Vive les hommes qui aiment les femmes libres »
Marion est un peu dépassée par tout ça, mais est aussi épatée par tant de soutiens. Dans son entourage, et bien au-delà. Comme, parmi tant d’autres, celui de Ramous, youtubeur féministe et énervé, qui a largement partagé l’article de Nice-Matin révélant l’incident. Ou celui de l’activiste Zohra Bitan, qui écrit sur Twitter : « Mille mercis à tous les hommes éduqués, respectueux, qui savent autant que nous le combat que nous menons avec #JeKiffeMonDecollete. Nous savons qu’ils sont à nos côtés, préférant une société où les femmes sont libres, égales à eux. Vive les hommes qui aiment les femmes libres. » Visiblement, une piqûre de rappel s’imposait.