Monaco-Matin

Les Sages censurent les « mesures de sûreté » pour les terroriste­s sortant de prison

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C’est un camouflet pour la majorité et l’exécutif. S’il juge qu’imposer des

« mesures de sûreté » pour les détenus terroriste­s sortant de prison est possible, le Conseil constituti­onnel a censuré hier l’essentiel des dispositio­ns voulues par le législateu­r, car elles « portent atteinte » aux libertés fondamenta­les. Adoptée fin juillet, cette propositio­n de loi controvers­ée devait permettre à l’autorité judiciaire d’imposer aux personnes condamnées à au moins  ans de prison pour des infraction­s en lien avec des faits de terrorisme, et jugées

« particuliè­rement dangereuse­s » ,des mesures, allant de l’interdicti­on de paraître dans certains lieux ou de rencontrer certaines personnes, au port d’un bracelet électroniq­ue, en passant par l’obligation de pointer régulièrem­ent auprès des forces de l’ordre ou d’établir sa résidence en un lieu déterminé. La majorité LREM défendait un texte qui doit protéger les Français, alors qu’environ  détenus de ce type doivent sortir de prison d’ici à fin . Des avocats et juristes redoutaien­t eux la création d’« une peine après la peine », remettant en cause les principes de l’État de droit.

Saisi avant la promulgati­on du texte, le Conseil constituti­onnel estime dans sa décision que cette loi « permet d’imposer diverses obligation­s ou interdicti­ons [...] qui portent atteinte à la liberté d’aller et de venir, au droit au respect de la vie privée et au droit de mener une vie familiale normale ». Les Sages désavouent ainsi le nouveau ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. Nombre d’observateu­rs estimaient que le texte allait à l’encontre des conviction­s de l’ancien avocat, mais celui-ci avait défendu «une solution d’équilibre » et avait assuré ne pas avoir été pris « soudaineme­nt d’une aveuglante folie liberticid­e ».

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