Alerte rouge à la canicule en pleine crise sanitaire
Neuf départements en alerte rouge, 53 autres en orange : la vague de chaleur qui s’est installée depuis hier va durement toucher le pays ces prochains jours
Chaleur intense, Covid-19 et pollution à l’ozone : neuf départements – toute l’Ile-de-France sauf la Seine-et-Marne, plus l’Eure et la Seine-Maritime – ont été placés hier en alerte rouge en raison des risques de surmortalité liés à cette combinaison de facteurs, alors qu’une grande partie de la France subit une nouvelle canicule qui va durer au moins jusqu’à mardi. Pas moins de 53 autres départements ont, eux, été placés en vigilance orange, sur une large bande allant des Pyrénées à la frontière belge, en passant par le Centre, le Grand-Est (excepté l’Alsace) et une partie de Rhône-Alpes. Seuls sont relativement épargnés les littoraux atlantique et méditerranéens, et les Alpes.
● Jusqu’à °C hier
Après une journée de jeudi déjà chaude et une nuit où le thermomètre n’est pas redescendu en dessous de 20°C dans de nombreuses communes, hier a été encore plus étouffant, avec des maximales entre 37 et 40°C sur une large moitié du pays, et des pics jusqu’à 42°C, notamment dans le Sud-Ouest (40,2°C à Bretenoux dans le Lot, 40,4°C à Barbezieux en Charente…).
Le pic d’hier ressemble à la courte vague de chaleur de la fin de semaine dernière où la barre des 40°C avait été allègrement franchie dans de nombreuses communes. Mais ce nouvel épisode sera « durable », contrairement au précédent. Il ne devrait toutefois pas atteindre l’intensité des deux canicules exceptionnelles de 2019, marquées par un record absolu à 46°C, ni la durée de celle de 2003, estime Météo-France.
● Un numéro vert mis en place
Face à ce nouvel épisode caniculaire, le ministère de la Santé a ouvert une plateforme téléphonique spécifique, au 0.800.06.66.66 (numéro vert) pour répondre aux questions de la population, appelée à se protéger de cette chaleur qui peut être mortelle.
● Masque : « Les Français doivent tenir bon »
Cette situation exceptionnelle, rappellent
les autorités sanitaires, ne dispense pas des gestes barrières et du port du masque, obligatoire dans de plus en plus d’espaces. «La
France tient bon, les Français doivent tenir bon », a déclaré le ministre
de la Santé Olivier Véran, interrogé sur la difficulté de concilier ces mesures avec la chaleur.
● Un défi environnemental
Cette vague de chaleur pose également un problème environnemental. Elle fait suite au début d’année (janvier-juillet) le plus chaud jamais enregistré depuis 1900, et sols et végétaux font face à un manque d’eau particulièrement criant, le mois de juillet ayant été le plus sec depuis au moins 1959.
À la clef : un défi pour les agriculteurs, déjà lourdement frappés par les sécheresses exceptionnelles de 2018 et 2019 ; et un risque accru de départ de feux. Des restrictions d’usage de l’eau ont été prises dans 72 départements touchés à des degrés divers, notamment dans le centre et l’est de l’Hexagone, selon le site officiel Propluvia.
● Attention à la pollution à l’ozone
Enfin, la canicule s’accompagne également dans certaines régions d’une pollution à l’ozone. Paris a ainsi déjà mis en place dès jeudi la circulation différenciée. Mais la qualité de l’air devrait aussi se dégrader dans une partie de la Normandie, de RhôneAlpes et de notre région. Les véhicules les plus polluants seront d’ailleurs interdits de circulation dans le centre de l’agglomération lyonnaise à compter de ce matin, 5 heures.