Monaco-Matin

Pierre Palmade « Aujourd’hui j’ai un rejet de la confidence »

De retour sur scène tout l’été, l’humoriste explique en direct de Ramatuelle pourquoi il veut avant tout être de nouveau connu

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Comment pioche-t-on dans neuf one-man shows pour n’en faire qu’un ?

Je suis parti du principe : si quelqu’un ne connaît pas Palmade l’humoriste – et il y en a ! – qu’estce que je devais lui montrer ? J’ai donc cherché dans chaque spectacle les sketches que je voulais sauver. J’ai abouti à un kaléidosco­pe de tous mes humours. Celui d’observatio­n familiale comme le Scrabble ,des choses plus absurdes, d’autres plus poétiques, humour noir, cynique, etc. Mais ce n’est pas un best of. Contrairem­ent à ma copine Muriel Robin, mes sketches, à part un ou deux, ne sont pas si connus que ça. J’ai commencé très jeune, sans cour de comédie dans les pattes. Sur scène, j’étais un gringalet qui imitait les adultes avec une coiffure et un maquillage improbable­s... Je voulais être un peu la Barbara du rire avec un côté fantomatiq­ue... À présent j’ai l’âge de mes personnage­s. Je suis beaucoup plus concret, acteur, naturel. Mon jeu est meilleur. Je reprendrai ce one-man show en tournée d’octobre à décembre. Peut-être même qu’il sera joué toute ma vie... C’est intime. Je l’ai en kit ! Je peux le jouer où je veux quand je veux.

L’an dernier vous étiez sur scène avec Catherine Hiegel. Où en est votre projet de monter un Marivaux ?

Ça fuse avec elle. Catherine a très envie de me voir dans le registre classique, donc elle n’a pas lâché l’idée de me diriger dans un Marivaux. Pourquoi pas ? Mais j’ai tellement d’idées qui bouillonne­nt dans ma tête que j’attends une propositio­n concrète.

Une adaptation de votre pièce Fugueuses a failli se tourner dans la région. Que s’est-il passé en chemin ?

J’étais concerné au début en donnant le « oui ». Le film devait être réalisé par Christophe

Duthuron avec qui j’avais écrit la pièce et puis en cours de route, comme beaucoup d’autres projets, il s’est perdu... Je n’en sais pas plus.

Cet été vous créez Assume, bordel ! au Théâtre du Marais jusqu’au  septembre, en quoi cette pièce est-elle votre « Ils s’aiment gay»?

Je voulais tellement jouer au mois d’août que j’ai écrit cette pièce pour Benjamin Gauthier et moi dans une ambiance café-théâtre. Nous avions déjà joué un couple dans Le Fils du comique. Là nous sommes dans une suite de scènes de ménage. Alors oui, ça peut rappeler celles avec Michèle

Laroque, mais les thématique­s sont très liées au couple homo. Il y en a un qui veut se marier, avoir des enfants, etc., et l’autre pas. Je suis justement celui qui n’assume pas trop... Je me suis déjà largement exprimé sur le sujet. J’ai mis du temps à être en paix avec mon homosexual­ité, ce qui a crispé la communauté gay, mais c’était en toute honnêteté. On ne se refait pas...

Facile de s’enguirland­er avec Benjamin tout un spectacle ?

Ah, c’est un bonheur ! Comme avec tous les gens qu’on aime. Michèle Laroque, Isabelle Mergault...

Après votre livre intime Dites à mon père que je suis célèbre,

avez-vous d’autres confidence­s rangées dans les tiroirs ?

Non ! Il y a même un rejet de la confidence maintenant. J’ai envie d’être de nouveau connu avant tout en tant qu’artiste. Je me suis mis tout nu l’an dernier. J’ai parlé de choses très intimes sur lesquelles je n’ai pas envie de revenir.

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À mes débuts, j’étais un gringalet qui imitait les adultes”

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Je ne me saoule plus jusqu’à  h du matin. Je ne peux plus”

Qu’en est-il du petit et du grand écran ?

Ilya La troupe à Palmade, l’idée étant de voir si les dix ans de sketchs écrits ensemble fonctionne­nt à la télé. Je fais aussi quelques apparition­s dans des téléfilms et Muriel [Robin, ndlr] voudrait qu’on écrive un longmétrag­e ensemble...

Qui vous a initié à Saint-Tropez que vous fréquentie­z régulièrem­ent à une époque ?

Super bonne question ! [mais il n’y répondra pas, même si on pense à Régine, ndlr]. Dans ma première vie de noctambule, j’adorais les paillettes et tout ce qui brille. Dans les années  lorsqu’on faisait partie du show-biz, l’été il était tout naturel de venir ici ! Je faisais la tournée des bars et des boîtes, je chantais sur la scène ouverte de l’Octave [célèbre piano-bar du centre à présent devenu une boutique Cavalli, ndlr]. Aujourd’hui la vie est toujours une fête mais je ne me saoule plus jusqu’à  h du matin. De toute façon, je ne peux plus à  ans passés.

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